Omar est un Irakien de 38 ans arrivé en Belgique en 2014, suivi dans le cadre du regroupement familial de son épouse et de ses quatre enfants, quelques années plus tard. Mais c’est loin d’être l’harmonie au sein du ménage regroupé, et quelques mois plus tard, Rana se retrouve un beau matin de février à la rue, mise à la porte par son mari après une dispute très violente. C’est alors qu’elle dépose plainte pour violences conjugales. « Il me frappait tous les jours, m’insultait, me traitait de pute, m’étranglait, me menaçait de mort. Il battait aussi les enfants, et les enfermait dans les toilettes ». Un comportement brutal confirmé par tous les enfants, qui disent avoir peur de leur père.
C’est donc pour coups et blessures à conjointe et aux enfants qu’Omar a comparu libre devant le tribunal correctionnel. « Jamais au grand jamais je n’ai frappé ma femme. Quand elle est partie ce matin là à 7h30, c’est de sa propre volonté, je ne sais d’ailleurs pas pourquoi. Je ne l’ai pas obligée à partir ». Pour les enfants, c’est le même refrain : « Jamais de ma vie je n’ai levé la main sur eux ! Si elle dit ça, c’est pour m’en priver. Et si les enfants confirment, c’est parce qu’elle leur dicte ce qu’ils doivent dire » déclare-t-il .
Mais pour la partie civile, sa femme n’était que la chose d’Omar sur laquelle il exerçait quotidiennement des violences physiques et psychiques, des violences attestées par certificat médical qui révèle des hématomes récents et anciens, et confirmées par les enfants. De même que M. Seret, ministère public, qui n’accorde aucun crédit aux dires du prévenu, alors qu’on a relevé de nombreuses lésions sur le corps de Rana. Il réclamait un total de 23 mois de prison ferme pour les différentes préventions.
De son côté, la défense, quelque peu embarrassée, minimisait fortement les accusations de la victime, et sollicitait soit un sursis probatoire soit une peine de travail.
Assez curieusement, le tribunal s’est montré plus clément encore, en acquittant Omar au bénéfice du doute, considérant le contexte de séparation difficile et les éléments du dossier insuffisants pour asseoir la culpabilité du prévenu. (L.B.)