Une expédition punitive qui aurait pu très mal tourner

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Une expédition punitive qui aurait pu très mal tourner

Ils n’étaient pas moins de huit prévenus, dont trois sont détenus, à être impliqués dans une affaire de deux expéditions punitives, dont l’une aurait pu très mal tourner. Au point d’être qualifiée de tentative d’assassinat par la partie civile.

L’affaire débute par un vol commis au Brico de Heusy dont l’auteur est un certain Fabian (prénom d'emprunt), 30 ans, de Verviers. A la police qui l’a ensuite arrêté, il avoue bien d’autres vols commis notamment à Aywaille, Verviers, Eupen etc : des victuailles, des parfums, de l’outillage, des produits de lessive, du rhum, mais aussi 3 aspirateurs Tyson et une Tv au très large écran. Mais contraint et forcé, précise-t-il, par un certain Serge (prénom d'emprunt), 31 ans, qui l’obligeait à aller voler sur commande en échange de l’hébergement qu’il lui offrait, et qui le menaçait de sévices s’il ne le faisait pas. Et gardait tous les objets volés pour lui et sa compagne.

Il exige sa déposition à la police

Relâché, et ayant une peur bleue de Serge, il trouve refuge dans un squat situé rue de Limbourg, dans un garage abandonné. Et c’est là que le 17 août 2024 le débusqueront Serge et son frère, deux gars "baraqués", accompagnés de deux ou trois complices. Et de se livrer à une bastonnade en règle, à coups de batte de baseball, dira la victime, à coups d’un pied de table trouvé sur place, prétendra Yvan.

Ce qu’il exigeait de Fabian, c’est de lui fournir dans les trois jours une copie de sa déposition à la police le mettant en cause dans les vols. Et tout cela se passe devant les yeux de deux témoins, qui n’oseront pas parler, par peur de représailles. « Ce n’est pas de moi qu’ils ont peur, mais de mon nom de famille » dira-t-il devant le tribunal où il comparaît détenu.« C’est mon frère qui l’a frappé, ce n’est pas mon genre de me mettre à deux sur un homme » prétend-il. C’est là qu’il se prend une volée du juge Defechereux : « Je vous ai déjà condamné récemment à deux peines de travail, et vous, vous ne trouvez rien de mieux que de prendre quatre personnes avec vous « pour lui casser la gueule » selon vos dires. J’aurais dû vous condamner à de la prison ferme, vous auriez peut-être fait moins le caïd. »

Une fracture du crâne

Terrorisé par cet incident, Fabian se réfugie à Spa, sous une tente, là où il pensait que Serge et sa bande n’allaient pas le rechercher. Mais manque de chance, un renseignement parvient à Serge, qui aussitôt embarque quatre gaillards avec lui, bien décidés à lui faire sa fête. Ils le débusquent dans une ruelle et le rouent de coups de pieds, d’une clef à molette, et même d’une bouteille dont l’un d’eux la fracasse à la tête alors qu’il était au sol, lui causant rien de moins qu’une fracture du crâne. Là aussi, Serge affirme qu’il n’a pas frappé, que c’est lui qui a dit stop « car ça allait trop loin »

Des agressions crapuleuses

Cette scène fait penser à Me Magis, partie civile, qu’on peut qualifier les faits de tentative d’assassinat, ce qu’il demande au tribunal. « Selon le code, le fait de frapper avec une telle violence veut dire qu’on accepte la possibilité de donner la mort. D’ailleurs, par après, ils se sont demandé s’il n’était pas mort ».

Une vision que ne partage pas M. Lelotte, ministère public, qui n’est pas convaincu qu’ils avaient une intention homicide, et qui maintient sa position de coups et blessures avec une série de circonstances aggravantes, qu’il qualifie d’agressions crapuleuses. Il réclame 40 mois de prison ferme pour Serge, 30 mois pour son frère, et des peines allant de 2 ans à 18 mois pour les autres.

Un acharnement irrationnel 

Le tribunal n’a pas retenu la tentative d’assassinat, car il n’y a pas eu de lésions létales, mais souligne les violences extrêmes exercées avec un acharnement irrationnel, et considère Yvon comme étant le commanditaire des deux opérations qui veut imposer sa loi par la force et l’intimidation, en le condamnant à trois ans et 4 mois de prison ferme, et son frère à 1 an avec sursis probatoire. Deux autres sont condamnés à 2 ans de prison, et un troisième à 30 mois, avec le même sursis. Les autres s’en tirent avec des peines de travail, et même un acquittement. « Mais ce qui risque de peser lourd dans la balance, ce seront les intérêts civils, qui seront examinés plus tard, après une expertise de la victime » conclut le juge.

 

 

 

 

 


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