Mauvaise nouvelle à Stavelot. La compagnie l’Ardenne Prévoyante fermera ses portes en décembre 2023 pour déménager à Liège. Ainsi en a décidé le groupe AXA qui a racheté l’assureur voici deux ans. Une décision qui passe très mal auprès des membres du personnel. Ce jeudi, ils ont rencontré leurs délégués syndicaux pour voir comment ils pourraient défendre leurs intérêts.
Audrey Degrange
A Stavelot, l’Ardenne Prévoyante, c’est une véritable institution. Installée depuis 1914 pour assurer contre l’incendie les immeubles des habitants, elle a su, au fil des ans, diversifier ses activités mais surtout nouer une relation de confiance et de proximité avec ses clients. Un atout aujourd’hui remis en question par le groupe Axa qui a décidé de délocaliser les 80 employés que compte l’agence vers Liège. « La direction s’est retranchée en disant que le bâtiment était vieux, qu’Axa avait une culture de standard de bâtiments dits passifs et peu énergivores et que c’était très difficile pour eux d’avoir ce bâtiment dans leur parc de bureaux. Ils se proposent donc de faire déménager le personnel à Liège où ils ont un plateau qui est vide depuis quelques années », explique Jean-Louis Clette, Coordinateur syndical - CGSLB
Non concerté, ce déménagement passe évidemment mal auprès du personnel d’autant plus que depuis la fusion avec Axa, il réclamait un audit énergétique. « On nous répondait toujours oui oui, on analyse, on étudie la chose mais en réalité, j’ai l’impression que la décision était déjà prise depuis longtemps de dire "ce bâtiment est trop énergivore et n’a plus lieu d’être dans notre parc", donc je pense que c’est une décision comme ça qui a été prise », estime le délégué syndical.
Une légèreté qui déçoit jusque dans les rangs de la Ville. « Il y avait des contacts humains journaliers entre la compagnie, les clients et les courtiers, tout ça va disparaître, regrette Thierry de Bournonville, Bourgmestre de Stavelot. Puis, on demande de faire des économies d’énergie et ici, les gens vont devoir aller à Liège, ce n’est pas un signe d’économie d’énergie. »
Sans parler du temps perdu dans les transports en commun ou sur la route souligne le syndical libéral ainsi que l’impact sur la qualité de vie des travailleurs. « La plupart des collègues ici, ils ont signé un contrat de travail à Stavelot en connaissance de cause et parce que c’était leur projet de vie, insiste Jean-Louis Clette. Travailler à proximité de son lieu d’habitation qui est finalement la meilleure solution écologique. »
Et si le télétravail est une option mise en avant par Axa, il est loin de satisfaire le personnel qui craint à terme un agenda caché. Syndicat et Ville restent donc attentifs à la situation et ce, même si aucun licenciement n’est pour l’heure prévu. « J’ai reçu le directeur de l’Ardenne Prévoyante ainsi que la directrice des ressources humaines, je leur ai promis d’écrire à Axa pour marquer notre étonnement, notre déception et inciter à trouver peut-être une autre solution », confie Thierry de Bournonvillle.
Présent ce matin pour informer les travailleurs et répondre à leurs questions, le syndicat libéral n’exclut pas le recours à de possibles actions.