À Verviers, des accueillantes d’enfants à domicile se sont rassemblées pour alerter sur l’avenir de leur métier et des structures d’accueil. Face à des coupes budgétaires, elles craignent des pertes d’emplois et la disparition de centaines de places.
Devant le Centre Régional de la Petite Enfance, une trentaine d'accueillantes d'enfants à domicile sont réunies, slogans percutants et pancartes en main, déterminées à faire entendre leur voix. Un geste fort, presque historique. « C'est la première fois qu'elles décident de faire un piquet devant leur milieu d'accueil, insiste Stéphanie Van Langeveld, Secrétaire permanente CNE pour le secteur de la Petite enfance et des Hôpitaux Elles se mobilisaient pour aller à des actions sur différents lieux mais cette fois-ci, elles ont donné le feu vert et émis la véritable demande de marquer le coup devant chez elles. »
La couche est pleine. Martine Parotte accueille chez elle 4 enfants par jour. Un métier passion qu'elle exerce depuis 15 ans. Aujourd'hui, elle vit dans l'angoisse depuis l'annonce de restrictions budgétaires. « C'est très inquiétant pour nous parce qu'il y a des accueillantes qui font ça depuis toujours et qui ne savent pas ce qu'elles feront après, dans combien de temps on va tomber, ça va commencer par qui ? Par les crèches, les accueillantes, les assistantes sociales, c'est vraiment très inquiétant. »
Vous êtes dans la rue pour manifester, qu'est-ce que vous espérez ? On espère que ces mesures ne passent pas. La situation des accueillantes n'a pas été facile, on a dû se battre pour avoir un statut et un salaire décent parce qu'avant on était conventionnées. On a dû aussi passer par la phase Covid. Ça été compliqué à gérer pour nous car nous étions essentielles donc on devait rester avec nos milieux d'accueil ouverts et maintenant 5 ans après, on nous dit qu'il n'y a plus de sous pour nous et qu'on va devoir sauter. »
Martine comme une centaine d'autres accueillantes dépend du CRPE. La structure s'occupe en région verviétoise de 700 enfants. Sans l'indexation des subsides de l'ONE voulue par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle devra financer sur fonds propres 200. 000 euros. L'asbl est clairement menacée.
« Je pense que l'année 2026, on pourrait fonctionner avec difficulté mais cet index non compensé par les pouvoirs publics, s'il se répercute, c'est invivable pour des asbl comme les nôtres », explique Sandrine Ballaux, Directrice du Centre Régional de la Petite Enfance à Verviers.
Des pertes d'emplois donc dans un secteur où il manque de places, l'incompréhension est totale. « Il y a un an pile, nous avons lancé, en novembre 2024 ,une campagne de recrutement qui a largement été soutenue par l'ONE et la Ministre. Et là, d'un coup, on fait des coupes. On parle de la qualité d'accueil, d'ouvrir des places mais si elles ne sont pas totalement subsidiées, il n'y a plus aucun opérateur qui va se lancer. D'une part, on va perdre des places dans les structures les plus fragiles type asbl et d'autre part, la création de place va devenir de plus en plus précaire. »
Les syndicats entendent maintenir la pression. Prochaine action le 2 décembre au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles lors de la commission sur le budget et le 16 décembre lors de son vote.
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