Des fins de mois difficiles, une augmentation du prix de l’énergie, l’inflation et de bas salaires, la souffrance des travailleurs est grande. Ce matin, dans le centre de Verviers, qu’ils soient affiliés à la FGTB ou la CSC Liège – Verviers – Ostbelgien, plus d’un millier de militants se sont mobilisés pour tenter de faire passer leurs revendications au gouvernement fédéral mais aussi faire entendre leur colère.
Audrey Degrange
« Qu’on arrête de nous presser comme des citrons », le message de ces militants de la FGTB est clair et battre le pavé, la seule manière aujourd’hui de pouvoir exprimer leur ras-le-bol face à un coût de la vie et de l’énergie qui ne cessent d’augmenter. " J’essaie de réduire mes frais d’énergie à la maison, quand on va on magasin, on prend ce qui est en réclame, témoigne Romain Lanckour, travailleur dans le textile. On est obligé parce que c’est très difficile de nouer les deux bouts."
"Je me tracasse pour mon avenir et surtout pour celui de nos bénéficiaires, explique Assia Lembaraa, Aide familiale. S’ils ont besoin d’une aide familiale, c’est qu’ils ont besoin d’aide et ils doivent choisir entre payer leurs factures ou prendre une aide familiale."
"On nous parle qu’on aura pas d’augmentation salariale pendant quelques années, magnifique, on va faire comment?, s’interroge Nathan Szecel, Délégué syndical FGTB chez Wust. Donc, oui, il y a de la colère mais on est là, on se mobilise et on va voir ce que ça va donner!"
La souffrance des travailleurs est réelle et cette grève, loin d’être un caprice selon la CSC. "On voit bien qu’il n’y a plus rien qui va, explique Eugène Bancea, Demandeur d’emploi. On le signale, on en parle et personne ne réagit. On nous impose des choix faits par le gouvernement et ce, même s’ils ne sont pas bons. On va droit dans le mur et on continue."
Céline Roussel est enseignante et la situation de ses collègues l’interpelle. "Dans la salle des profs, un institutrice expliquait à un collègue que le 15 octobre, il lui restait 40 euros pour finir le mois. C’est une mère seule avec deux enfants et elle ne savait pas comment elle allait les occuper pendant le congé scolaire. Moi, ça m’interpelle de vivre ça en Belgique avec des gens qui ont un travail."
Face à une situation sociale jugée extrêmement préoccupante, les deux organisations syndicales appellent donc à un blocage des prix de l’énergie et que les gouvernements prennent enfin de vraies mesures. "On me dit que c’est l’Europe, tout est l’Europe ici en Belgique. Par contre, je vois quand même que dans des pays voisins comme la France, l’Espagne, le Portugal, ils ont trouvé des moyens pour modérer tous ces coûts alors qu’ils explosent, s’insurge Gaston Merkelbach, Président de la CSC Liège – Verviers – Ostbelgien. Donc svp, le gouvernement belge, les politiciens doivent trouver, en urgence, des solutions pour çà."
"Ce qui a été proposé par le gouvernement, c’est effectivement des amplâtres sur une jambe de bois, ajoute Christian Jacquemin, Président de la FGBT Verviers et Ostbelgien. Ça va peut-etre permettre de payer un peu plus facilement l’un ou l’autre facture mais ça ne va pas du tout résoudre le problème car on n’est pas au bout du tunnel, il va y avoir des mises en chômage économique et donc une perte des pertes de pouvoir de vivre et d’achat et ça, on ne peut pas l’accepter."
Des syndicats qui ne peuvent non plus accepter l’absence de négociations autour de la norme salariale expliquant qu’ils ne sont pas fous. C’est bien là où les entreprises font d’énormes bénéfices et là, où il est posible de négocier qu’ils souhaitent aller chercher des augmentations. A l’exemple d’Engie.D’autant plus que ces entreprises paient encore, selon les syndicats, des dividendes à leurs actionnaires là où les citoyens de plus en plus plus précarisés se retrouveront, eux, demain à la soupe populaire...
Etre entendus, c’est ce que tous espèrent de cette journée d’actions au risque de passer un hiver social particulièrement chaud.