Tricoter un bonnet ou des gants avec des poils de chiens ou de chats, c’est possible, il suffit d’avoir un peu la main pour le cardage et le filage, mais aussi de la matière première. C’est de là que Florine Lejeune, toiletteuse comportementale établie à Heusy, vient de se lancer dans la fabrication de pelotes de laine de chiens et de chats. Avant tout pour ne pas jeter, sur le principe du zéro déchet. En plus de valoriser ces touffes de poils récoltées tous les jours. Explications lors d’une séance de brossage, délicat, pour cet adorable labrador, Nells. Brossage bienvenu, aussi, quand on voit la touffe de poils récoltés.
Et pour ne rien jeter, Florine Lejeune a donc trouvé une astuce originale, réemployer ces poils, pour les filer, après cardage, et en faire des pelotes à tricoter! « Depuis le début, quand j’ai ouvert mon salon il y a deux ans, je savais que ça se filait, mais je ne savais pas comment faire à l’époque. Donc j’ai gardé les poils. C’est vraiment dans une optique de valorisation d’une matière qui super agréable à travailler au final », nous confie Florine, pendant qu’elle s’occupe de ce labrador pépère. Et en quelques minutes, elle récolte 9 grammes de poils, ce qui donnera une petite dizaine de mètres de fils.
Rien ne se perd donc, tout se recrée. Parce que comme la laine de mouton, les poils de chiens, ou de chats, se prêtent bien à la confection de bonnets, écharpes, ou gants par exemple.
Non, ça ne gratte pas !
« C’est de la laine, on dit que c’est de la laine de chien. On peut la tricoter ou la crocheter, comme la laine de moutons ou d’alpagas. Mais pour cela je délègue à ma maman qui tricote », sourit la jeune toiletteuse heusytoise.
Ca ne gratte pas ? « Tout dépend, par exemple ici avec le labrador la fibre est assez courte, il faut plus de torsions dans le fil et effectivement c’est moins agréable. Mais sinon, les fibres plus longues c’est vraiment agréable, on peut en faire des bonnets sans que ça ne gratte les oreilles. »
Tous les chiens ne se prêtent pas non plus, certains ont des poils trop courts ou difficile à filer.
« Je me suis vraiment limitée aux races à sous poils, les doubles textures, labrador, border collie, berger australien, spitz, chow-chow, terre-neuve, etc. Je n’utilise que le poil issu du brossage, pas de la tonte, c’est comme ça qu’on distingue les sortes de poils à filer. Ici on est vraiment dans le zéro déchet, même si ce n’était pas le projet initial, mais je trouve ça encore plus valorisant que cela rentre dans une optique durable. »
Bien dans ses pattes, et sous son poil, parce qu’en plus de réutiliser ses récoltes, le jeune Heusytoise pratique le toilettage comportemental, à l’écoute de l’animal, pour gommer son anxiété. Et ça, croyez-nous, Nells apprécie aussi. (O.T.)