À Theux, ce jeudi soir, les résultats d'une étude hydraulique de la Région Wallonne ont été révélés aux riverains des bordures de la Hoëgne. Parmi les huit aménagements présentés pour sécuriser la ville, des expropriations pourraient être prévues.
Comment renforcer la résilience des berges de la Hoëgne à Theux ? C’était la question de l’étude de la Région Wallonne. Huit lieux clés sont à repenser dans Theux. Mais deux d’entre eux demanderaient de plus grandes manœuvres. D’abord, à l’extrême nord, en aval, dans le quartier des Forges-Thiry, un bloc de 5 habitations n’est actuellement pas protégé. Deux scénarios sont envisageables. « Soit il y a la création d'un mur, mais on risque alors à ce moment-là on va enclaver les habitations existantes et donc l’accès pour les secours sera très compliqué. Ou alors une expropriation avec un élargissement du cours d'eau. Et finalement à partir du moment où on enlève les habitations de la zone d'inondation, on élimine le risque d'inondation », indique Sébastien Gaillez, le directeur de la Direction des Cours d'eau non navigables.
Exproprier les maisons ou les fonds de jardins ?
Et à l’extrême sud, en aval de Theux, dans le quartier des Forges où il y avait la Piscine, une douzaine d’habitations ne sont actuellement pas protégées. « L'aménagement initialement prévu à partir du programme de développement des quartiers durables n'est pas suffisant pour pouvoir apporter une solution. Et donc cela a été écarté pour s'orienter, soit vers une expropriation des habitations, donc une remise à gabarit du cours d'eau. Donc on travaillera plus sur des fonds de jardin, donc ce sera plutôt des morceaux de parcelles de terrain, que des habitations », clarifie Sébastien Gaillez.
Une situation à analyser au cas par cas
Justement, Stéphane Wintgens est concerné par ce scénario. La Hoëgne longe sa maison qui est protégée par de la végétation. Une zone tampon qu’il souhaite conserver comme protection. « Nous avons vu passer des carcasses de voitures, des citernes, des troncs d'arbres et tout cela a été retenu par la végétation qui est contre notre maison. Et donc, aujourd'hui, l'élargissement de la rivière voudrait dire que tout ça doit disparaître et ça nous mettrait dans une situation d'insécurité », pointe celui qui a emménagé à Theux en 2017.
« Quinze jours pour se décider, après 1 h 30 de réunion et quatre ans d'attente, ça fait court »
Mais dans le scénario le plus extrême, sa maison pourrait être expropriée. Stéphane y songe mais il souhaite plus de temps. « Quinze jours pour se décider. Après 1 h 30 de réunion et après quatre ans d'attente, ça fait quand même court. Alors je pense effectivement que les autorités peuvent commencer les travaux dans la vallée, mais de grâce, laissons nous le temps de discuter, d'échanger et de trouver ensemble des solutions qui satisferont tout le monde », regrette-t-il.
Une vingtaine d'habitations expropriées dans le scénario le plus extrême
Au total une vingtaine d'habitations risquent d'être expropriées. Le collège promet d’être attentif aux remarques des riverains concernés, sans mettre de côté les recommandations hydrauliques. « Le but est effectivement de voir où on va mettre le curseur en fonction de l'intérêt des uns et des autres et surtout de l'intérêt général de tous. Parce que les tronçons concernés ne peuvent pas être séparés de l'ensemble de la rivière. Donc on a regardé ça dans un contexte général de la Hoëgne. Et à partir du moment où on a l'avis des uns et des autres, dans quelques jours, le Collège prendra position », ajoute le Bourgmestre Philipe Boury.
« Une fenêtre unique pour proposer les meilleures conditions à ceux qui sont en danger »
De son côté, l’opposition Theux Demain travaillera de façon constructive sur ce dossier. Mais le groupe écolo rappelle qu’il y a une opportunité financière unique pour procéder aux expropriations. « On a une fenêtre qui s'ouvre pour qu'on puisse proposer à des gens qui le souhaitent éventuellement des conditions qui sont les meilleures possibles. C'est le moment d'en profiter pour ceux qui souhaitent ou qui craignent d'être en danger, ou qui, parce qu'ils ont entendu les scientifiques s'exprimer, comprennent qu'ils sont en danger », insiste le conseiller communal, Vincent Moreau.
Une commission spéciale rendra un avis avant le vote du Collège
Les riverains concernés ont désormais deux semaines pour envoyer leurs remarques. Ensuite, une commission spéciale du Conseil Communal rendra un avis. Ensuite, dans le courant du mois de septembre, le Collège choisira les scénarios définitifs.
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