A la foire agricole de Battice, les éleveurs ne parlaient que de ça : la maladie de la langue bleue ou fièvre catarrhale. Le nombre de foyers explosent. En Wallonie, c'est notre province qui est la plus touchée avec près de 250 foyers. Les agriculteurs tentent de sauver un maximum de leur cheptel.
« On se lève le matin. On vient dans l'étable. On est déjà certain qu'on va avoir des vaches qui vont avoir des problèmes. Dans les vêlages, c'est le même souci", déplore Laurent Hermann, agriculteur de Waimes.
La semaine passée, sur 17 vêlages, 7 veaux sont décédés. Malgré les multiples soins prodigués, même de nuit.
Ses bêtes ont été touchées par la fièvre catarrhale, dite maladie de la langue bleue. Un virus transmis entre ruminants par un moucheron piqueur, particulièrement actif pour le moment. Résultat : les cas d'infection explosent. En une semaine, le nombre de foyers a encore augmenté de 50% en Belgique pour dépasser 1800 foyers, principalement de bovins.
«La situation catastrophique, constate Albert Lejoly, vétérinaire. On n'a pas eu la vaccination au moment où il la fallait. Maintenant, on nous propose de vacciner mais la vaccination n'est pas curative, elle est préventive. Là, on se bat pour tenter de garder un maximum d'animaux vivants. C'est le côté pile. Le côté face, c'est qu'on va avoir de nombreux avortements et donc que cette maladie va se payer pendant presqu'une année complète ».
Pour lui, 100% des exploitations seront touchées. Albert Lejoly est en colère. Il déplore le manque de communication et d'action des autorités qui auraient dû mieux prévoir ce type d'épidémie.
25 à 30% de baisse de production laitière et des coûts supplémentaires
Le taux de mortalité chez les ovins infectés passe de 60% à 20% s'ils sont traités. Chez les bovins soignés, il avoisine les 10 à 15%. Mais ces traitements ont un coût.
« Le prix des médicaments augmente chaque semaine quand on a du stock, ce qui est plutôt rare, explique le vétérinaire waimerais. Deuxième chose, c'est que la production a baissé de 25-30% dans les fermes alors que le prix du lait n'a pas augmenté. Je ne sais pas comment les exploitants vont pouvoir boucler la boucle ».
La maladie de la langue bleue pourrait continuer de progresser jusqu'aux premières gelées. Le gouvernement wallon assure de son côté qu'une réflexion est en cours pour venir en aide aux agriculteurs.