Sans permis depuis 11 ans, Marcel Roemers doit fermer son maraîchage à Tancrémont

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À Tancrémont, la Commune de Theux a forcé l’arrêt des activités de la Potagerie d’Antan ce lundi. Lancée en 2014 par Marcel Roemers, l’exploitation n’a jamais obtenu de permis.

C’est une histoire qui fait jaser à Theux. Depuis 2014, Marcel Roemers s’est lancé dans le maraîchage de légumes, sur son terrain de 2 hectares à Tancrémont. Au fil des années, son exploitation a pris de l’ampleur avec le développement d’une activité commerciale sans détenir de permis, de la commune. « Au début, l’objectif n’était pas de faire un commerce. Je cultivais pour moi, mais de fil en aiguille, des amis m’ont demandé des légumes et ça a pris de l’ampleur. J’ai fait une demande de permis il y a quelques années. Elle n’a pas été acceptée et j’ai continué. Je sais que c’est une erreur », reconnaît-il. 

 La Potagerie d'Antan était sur la liste des établissements chèques cadeaux de la Commune de Theux

Cependant, ce qui est paradoxal, ce sont les collaborations de Marcel avec la Commune de Theux sous forme de chèques cadeaux. « La Commune de Theux a demandé que ses employés viennent chez moi avec des chèques cadeaux. Jusque fin 2024, je les ai acceptés et facturés à la commune. Ils m’ont payé sans discuter. Il y a eu la visite de l’école de Juslenville aussi, donc la commune connaissait bien mon existence », ajoute-t-il. 

Une demande de domiciliation a relancé le dossier

La Commune de Theux a rompu les collaborations il y a deux ans, lorsqu’une demande de domiciliation a été formulée. C’est à ce moment-là que les autorités découvrent l’ampleur de l’exploitation. « On s’est rendu compte qu’il y avait un logement qui avait été créé, avec un restaurant, une épicerie et un tas d’autres aménagements pour le maraîchage qui sont soumis à un permis et qui demandent une autorisation dans une zone agricole. Ce n’était pas tolérable », confie Mathieu Malmendier, l'Échevin de l'Urbanisme.

« Une des réclamations mentionne le fait qu’il a fait certains aménagements sur une parcelle dont il n’est pas propriétaire »

Theux a décidé de réagir fermement en posant un ultimatum. Remettre le terrain en état ou régulariser la situation. Marcel s’est exécuté et a formulé une demande de permis, arrivée en janvier 2024, mais des réclamations ont été déposées. « Une des réclamations mentionne le fait qu’il a fait certains aménagements sur une parcelle dont il n’est pas propriétaire. Et donc c’est un problème en plus qui a fait débordé le vase », enchaîne l'échevin theutois. 

« C’est un couperet direct »

Au vu de ces faits, les autorités theutoises ont forcé l’arrêt des activités de Marcel qui n’a disposé que de deux semaines de délais pour vendre ses périssables. « C’est un couperet direct. J’aurais aimé qu’il y ait un peu plus de dialogue pour faire la saison 2025 des légumes et au moins pour clôturer une saison de vente de bons produits », regrette Marcel Roemers.

« Ce qu’on préconise, c’est qu’il puisse y avoir un dialogue entre monsieur Roemers et la commune »

Présent dans l'ancienne majorité, le groupe d’opposition Valeurs Theutoises (VTS) a décidé de réagir à la situation en regrettant le manque de dialogue. « Ce qu’on préconise c’est qu’il puisse y avoir un dialogue entre monsieur Roemers et la Commune pour qu’ils puissent peut-être trouver un accord, du moins temporaire, pour écouler les stocks », détaille la conseillère communale Aurélie Kaye. 

Une pétition a rassemblé 10 000 signatures en moins de 2 semaines

Le maraîcher ne compte pas en rester-là. Il a lancé une pétition qui a déjà rassemblé 10 700 signatures en moins de deux semaines. Et un recours a été introduit en référé. La séance a eu lieu ce lundi et les décisions devraient tomber dans les prochains jours.


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