Du théâtre pour sensibiliser à l'illettrisme. Les membres du groupe « Osons en parler » montent sur scène avec leur spectacle « Les oublié.e.s de la pensée ". À voir les 8, 9 et 10 juillet au Centre d'Insertion et de Développement à Dison.
Ils s’appellent Parfaite, Gwenaëlle, Monique, Francis, Alpha ou encore Yves. Tous sont arrivés à l’âge adulte sans savoir ni lire, ni écrire. Dans leur parcours de vie, dans leur parcours scolaire, il y a eu un choc, un trauma, un manque, un exil, une maladie, bref un moment qui les a éloignés de cet apprentissage essentiel de la lecture et de l’écriture…
Quand je suis venue en Belgique, j'avais 35 ans — explique Parfaite. Il faut apprendre à lire et à écrire parce que si tu sors, tu peux faire beaucoup de choses. Si tu ne sais pas lire, tu ne peux rien faire.
Je n'ai pas mon CEB — confie Gwenaëlle. Et c'est en parlant avec mon compagnon qu'on s'est dit : "pourquoi pas recommencer à zéro et reprendre des cours pour avoir le CEB ? Ça me donnerait une chance de reprendre cette vie".
Question : Quand on ne sait ni lire et ni écrire dans une société comme la nôtre, en Belgique, on fait quoi ?
On se cache, on ne dit pas aux personnes : « je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, je ne sais pas faire des calculs, je ne sais rien faire ».
Depuis plus de 20 ans, l’association « L’illettrisme, osons en parler » multiplie les rencontres et les événements afin que l’illettrisme ne soit plus ni un tabou ni une fatalité.
J’ai soixante ans — poursuit Francis. J’ai encore des difficultés pour lire, écrire et m’exprimer. Mais le but, c'est aussi que les gens ne restent pas enfermés dans leur coin et ouvrent des portes vers nous pour essayer de s'en sortir. Par exemple, moi, j'ai dû passer un examen à la ville. Je n'ai pas pu le faire parce que j'ai toujours dur et alors, je n'ai pas pu être nommé à cause de ça. Ça ferme des portes et c'est dommage.
Cette fois, pas de conférence ou de colloque sur la thématique de l’illettrisme, mais du théâtre avec cette pièce écrite et jouée sous la houlette de Geneviève Cabodi par le groupe « Osons en parler ». Un fameux défi, un de plus…
Du théâtre pour sensibiliser le public à ce qui demeure un handicap qui touche aujourd’hui encore un Belge sur dix, dit-on, un handicap invisible lourd à porter dont il est toutefois possible de sortir, et ce, même si les pièges dans notre société numérique sont de plus en plus compliqués à déjouer quand on éprouve des difficultés avec la lecture et l’écriture.
Aussi osons-en parler !
"Les oublié.e.s de la pensée" un spectacle d'atelier du groupe les Osons en partenariat avec l'ASBL "L'illettrisme, osons en parler " à voir les 8,9 et 10 juillet prochain à 20H au CID, rue de Renoupré, 60 à Dison.
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