Ce dimanche la carrière de quartzite située dans le bois du Staneux vous ouvre ses portes. Une occasion unique de découvrir les métiers liés à l'extraction de la pierre, des savoir-faire en voie de disparition.
Connue depuis l’Antiquité, la carrière du bois du Staneux s’étend aujourd’hui sur une superficie de plus ou moins 4 hectares qui appartiennent à la commune de Theux. Ses pierres ont façonné la tour de l’église theutoise érigée au 13ᵉ siècle. Abandonnée dans le courant du siècle passé, elle a repris du service en 1986 grâce à Dominico Pittera. Venu de Sicile à l'âge de 16 ans, il a rejoint son papa qui travaillait dans une carrière de la région. Depuis, Dominico a embrassé quasi tous les métiers liés au travail de la pierre.
J'ai repris seul l'exploitation. Il a fallu un certain temps avant que les gens réapprennent à connaître cette pierre. C'est la seule pierre de ce type là qui était exploitée dans la région et pourtant, on n'a pas fait beaucoup de maisons avec ça. Donc il n'y avait pas une demande très forte. Il a fallu un moment pour relancer sa production. C'est du quartzite. Il s'agit d'une roche siliceuse, très dure et très résistante. Ici, on a donc une location très modeste pour pouvoir dire de travailler et de faire de l'artisanat.
Première étape dans l’exploitation d’une telle carrière : enlever les terres et dégager le banc rocheux. Ensuite, on procède au forage et au minage afin de faciliter l’extraction avant l’entrée en action de la pelleteuse pour la phase du triage.
Les pierres qui sont bonnes pour passer dans les machines, on les met d'un côté et celles qu'on doit encore forer, on les met de l'autre. Ensuite, on les fait passer dans ce qu'on appelle des cliveuses. Ce sont de grosses machines qui ont une forte puissance et dans ce cas-ci, on en a une qui fait 150 tonnes de pression. Elle éclate le bloc. Une fois qu'elle est éclatée, la pierre passe dans les mains d'un homme qui la retaille. Il procède à l'épinçage. Après, ce sera au tour de l'entrepreneur d'effectuer la pose.
L’épinçage, une étape délicate qui demande du savoir-faire
Pour pouvoir apprendre à faire ça, il faut vraiment pratiquer pendant des jours et des jours. Ce n'est pas juste une formation qui dure trois mois et puis c'est terminé. Non, pour avoir la rentabilité là-dedans, il faut avoir de la précision, de l'endurance et surtout, il faut avoir l'envie.
Aujourd’hui, la carrière produit 300 à 400 tonnes de pierres ornementales et environ 20 tonnes par jour de pierres concassées, soit très peu par rapport à d’autres carrières. La carrière du Bois du Staneux reste une exploitation artisanale qui emploie trois personnes et qui a bien du mal à trouver de la main-d'œuvre tant le métier est difficile. Aussi, la carrière est pour l’heure en sursis, d’autant plus que le renouvellement de son permis d’exploitation est actuellement en attente.
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