Jeudi dernier, le Parlement wallon mettait officiellement en place une commission d’enquête parlementaire sur les terribles inondations qui ont touché la Belgique en juillet dernier. Objectif ? Faire la lumière sur ce qui s’est passé avant les intempéries, pendant la catastrophe et après. Jean-Claude Marcourt en sera le président. André Frédéric pour le PS, Marie-Martine Schyns pour le cdH, Anne Kelleter pour Ecolo et Christine Mauel pour le MR participeront en tant que membres effectifs et seront tout particulièrement attentifs aux intérêts de l’arrondissement de Verviers.
Audrey Degrange
38 décès, une personne portée disparue, 50 mille habitations détruites ou endommagées et un cauchemar sans fin pour plus de 80 mille sinistrés. Les inondations des 14, 15 et 16 juillet ont touché 209 communes wallonnes et fait plus de 160 mille tonnes de déchets. Au vu des dégâts, de nombreuses questions se posent. Des rumeurs circulent aussi. Les citoyens attendent des réponses tout comme le monde politique. « La préoccupation de la commission, ce n’est pas de trouver des coupables, précise d’entrée de jeu André Frédéric, Député wallon PS. Ça, c’est le rôle de la Justice puisqu’une instruction judiciaire est en cours. La commission, elle doit justement analyser ce qui s’est passé, sans aucun tabou. Moi, je n’ai pas d’idées préconçues mais une ferme volonté et je m’y engage publiquement de tout mettre en oeuvre pour trouver des explications voire des responsabilités. »
Et c’est directement vers le barrage d’Eupen que bon nombre de regards se tournent. Si sa fonction première n’est pas d’arrêter les crues, une gestion plus préventive du niveau d’eau retenue aurait-elle pu limiter les dégâts ? La question taraude tout particulièrement la Communauté germanophone sur laquelle l’ouvrage se situe mais dont le fonctionnement est assurée par l’administration wallonne. « On a des « on dit » comme quoi le niveau d’eau était déjà fortement élevé même avant les précipitations,souligne Christine Mauel, Député germanophone au Parlement de Wallonie – MR. Il faut donc voir quelle a été la communication entre les différents services et les différents pouvoirs locaux, avec le système d’alerte qui a mené à l’évacuation de certaines personnes et pas d’autres. Il y a le rôle des Fagnes aussi, on dit qu’elles ont saturé et donc accumulé de l’eau. On voit que des évènements similaires se sont déroulés en Allemagne. Il faut chercher le delta entre ce qui se serait passé naturellement et ce qui s’est passé réellement avec le fait qu’on a lâché les eaux au barrage d’Eupen. »
La coordination des services de secours, de la Protection civile et de l’Armée sera aussi au centre des débats. Dépendant de différents niveaux de pouvoir, leur efficacité a-t-elle été optimale ? Le désinvestissement et les différentes réformes observées ces dernières années ont-ils été des facteurs clé ?
« C’est vrai que c’est interpellant, on a vu des sauveteurs bénévoles aller avec leur petite barque sauver leur voisin et c’est vraiment admirable mais en soi comment est-ce que c’est possible, comment n’avons-nous pas pu anticiper certaines choses ? S’interroge Marie-Martine Schyns, Député wallonne – cdH.
Comme la communication et la manière de faire circuler les infos. "Il n’y avait plus d’éléctricité lors des inondations, explique André Frédéric. Difficile donc de prévenir les gens via les réseaux ou la télévision. En France et en Allemagne, ils sont revenus avec des systèmes d’alerte sonore. Il faut arrêter de croire que quand on envoie un mail, la personne le lit directement..."
La reconstruction sera aussi un enjeu important de cette commission avec ce fil rouge comment revivre en sécurité dans les vallées ? "J’y veillerai tout particulièrement, insiste Anne Kelleter, Député germanophone au Parlement de Wallonie – Ecolo. L’aménagement du territoire et le logement sont des compétences propres en Communauté germanophone et la Vesdre ne s’arrête pas à la frontière linguistique, nous devrons nous mettre d’accord."
La commission se réunira tous les vendredis, elle entendra d’abord différents experts puis des responsables de la chaîne du commandement au niveau régional et ce jusqu’à fin décembre. Des recommandations seront ensuite formulées et transmises aux différents niveaux de pouvoir.
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