En octobre 2018, une femme se présente à la police, ensanglantée, en se disant victime d’un vol avec violence de la part d’un homme et qui lui a volé quelque 47.000 euros qu’elle avait en liquide. Toutefois, la police a rapidement des doutes sur la réalité de cette agression, et l’enquête qui s’en suit démontre que les blessures portées par la dame n’étaient que de l’automutilation. Il est apparu en effet que la femme avait inventé cette histoire pour se disculper du fait d’avoir dilapidé cet argent que lui avait remis sa marraine, âgée à l’époque de 92 ans et décédée depuis.
Marianne, 59 ans, de Heusy était donc poursuivie devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds et fausse déclaration à la police. Placée en maison de repos, la vieille dame lui aurait demandé de mettre l’argent qu’en avait en liquide chez elle en sécurité à la banque. Mais elle avait gardé l’argent chez elle. « Et j’ai eu le tort de le dépenser petit à petit. C’est une période où j’ai connu l’enfer, j’étais en dépression sévère, et sous le coup de médicaments, d’alcool, de psychotropes. J’étais totalement déconnectée de la réalité. Et comme depuis toujours, je suis une acheteuse compulsive, j’ai dépensé l’argent mais pas pour moi, mais pour faire plaisir aux autres. Je cherche toujours à comprendre comment j’ai pu faire ça. Ma marraine m’a d’ailleurs pardonné, et je l’ai accompagnée dans les derniers jours de sa vie. »
Mme Troisfontaines, ministère public, était toutefois sceptique sur cette version édulcorée des choses. « Elle a tout simplement profité d’une vieille dame vulnérable qui lui donnait toute sa confiance. » Elle réclamait un an de prison.
Mais pour son avocat, Me Georges Dumoulin, Marianne n’est toutefois pas une mauvaise personne. Elle a dû faire face à une situation familiale difficile, avec un mari atteint de démence. Touchée elle-même par un burn out, elle a perdu les pédales, en dépensant sans compter pour faire le bonheur de son entourage. Mais aucune dépense somptueuse à lui reprocher. Aujourd’hui, elle est honteuse, et ne demande elle-même qu’à comprendre. C’est pourquoi il sollicitait une suspension du prononcé. Qu’il a obtenue, le tribunal considérant les regrets de la prévenue comme sincères et prenant en compte l’absence de tout antécédent judiciaire à 59 ans ! (L.B.)
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