Ouvert il y a un peu plus d’un an, l'Espace Convergences, un service d’aide et de soins spécialisés en assuétudes, accueillait et accompagnait jusqu’à ce matin, encore, toute personne souffrant d'addictions. Faute de subsides, l'asbl a fermé ses portes !
Depuis son ouverture en avril 2024, l’espace ConVergences a apporté son aide à plus de 200 personnes et accompagné une soixantaine d’autres individuellement. Tout cela gratuitement. Ce service spécialisé dans l’accompagnement des personnes souffrant d’assuétudes a été créé grâce à un subside octroyé par la Région wallonne dans le cadre de l’appel à projets « Territoire zéro sans abrisme ». Aujourd'hui, sans renouvellement de ce subside, les activités de l’ASBL s’arrêtent nettes.
Ce subside était pour deux ans, 2024 et 2025 et il prend fin le 31 octobre soit aujourd'hui même - explique Théo Paisley, psychologue et coordinateur au sein de l' Espace ConVergences -. Ce qui nous contraint, faute d'autres subsides, à fermer les portes du service. On a fait une demande de subvention facultative qui a été refusée pour l'année 2025 et celle de 2026 est toujours en cours d'examen. Le problème, c'est que les subventions facultatives sont gelées, en tout cas en ce moment au niveau de tout le gouvernement, et donc c'est très compliqué d'en faire passer, même si c'est la démarche qu'on nous avait donnée à l'époque, c'est à dire passer d'abord par une demande de subvention facultative avant de passer par une demande d'agrément.
En à peine un an et demi d’existence, le service a pu mesurer l’importance de son action au sein du Réseau d'aide et de soins spécialisés en assuétudes de l’Est-Francophone.
On a évidemment vu l'impact que pouvait avoir notre projet au niveau des partenaires, parce que ça décharge les services existants dans le réseau, qui ont toujours des listes d'attente très, très longues. Voilà, ça aide et ça donne une réponse temporaire... Et au niveau des bénéficiaires, on a déjà fait des statistiques. On estime par exemple qu'après intervention, il y a à peu près un quart des patients qui arrivent en consommant avec un objectif d'abstinence et qui y arrivent. Donc, on sait que ça fonctionne...
Si l’avenir de la structure n’était certes pas garanti, d’aucuns espéraient toutefois que ce projet puisse s’inscrire dans la durée, tant il répond à une véritable demande et comble un vide au niveau de l’arrondissement.
Il y a une forme de fierté d'être arrivés quand même jusque là. On ne va pas le cacher, parce qu'on a déplacé des montagnes pour y arriver. Mais du coup, il y a aussi une forme de frustration de voir tous ces efforts réduits à néant. Et bien sûr de la tristesse par rapport aux patients.
Du côté du ministère wallon de la Santé, on dit : "étudier la possibilité d’une solution transitoire qui permettrait à l’ASBL de poursuivre son activité en 2026". En attendant, trois personnes se retrouvent aujourd’hui sans emploi et des dizaines d’autres perdent, elles, une aide précieuse et ô combien salutaire.
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