Un prévenu de 22 ans risquait 6 ans de prison ferme pour viols sur une jeune fille de 14 ans, dans la famille qui l’avait accueilli. Lui parle d’une relation amoureuse réciproque et de rapports consentis. Il écope de 4 ans avec sursis.
Ahmed (nom d’emprunt), 22 ans est un jeune homme qui a été hébergé quelques mois par son frère, avant d’être prié de dégager de leur logement. Pourquoi ? Parce qu’il était en surnombre pour cette famille, comme il dit ? Mais en fait, c’est après une dispute avec son frère, car l’air était devenu irrespirable entre eux.
Ce n’est que quelques mois plus tard que les parents de Sonia (idem), 14 ans, apprendront les causes du délabrement du caractère de celle-ci, qui accuse Ahmed de rapports sexuels forcés et de violences, menaces et harcèlement, ce qui lui a valu une comparution devant le tribunal correctionnel pour viols sur mineure.
Elle avait l'air de s'en vouloir
Ce qu’il niait. « En fait dès mon arrivée dans cette famille, il y a eu une attirance réciproque, qui a évolué en flirt, puis en relation amoureuse et sexuelle ». Que de son côté Sonia qualifie de forcée et violente, d’actes abrupts sans préliminaires. « Mais si, on se faisait des bisous. Je ne l’ai jamais frappée, ni forcée, même pas insultée. Elle n’a jamais dit non, et même avait l’air d’en vouloir » se défend-il.
Mais ce n’est pas ce que contredit une aide-soignante qui fréquente la maison et qui a remarqué des traces de coups autour du cou de Sonia, ni le médecin légiste qui a relevé des violences au niveau vaginal.
Le poids du secret
Me Thomas, partie civile, avait décrit la dégradation de santé et de comportement de Sonia, devenu problématique, irascible, agressif, ce qui est le signe du poids du secret, ainsi que des crises d’angoisse, des vomissements, de la méfiance envers les hommes. Elle était constamment sous surveillance d’Ahmed, qui était jaloux, fouillait son téléphone, l’attendait à la sortie de l’école. « Je l’ai accueilli en toute confiance, comme un fils, dira le père. Confronté aux dires de Sonia, il a tout nié, jusqu’aux bisous ».
Un contexte de domination
Mme Elodie Herman, ministère public, n’épargne pas le prévenu. « Sa relation avec Sonia n’a rien d’une relation amoureuse normale. Elle est faite de violences, de ruse, de menaces, de harcèlement, et personne ne parle d’une relation amoureuse entre eux, dans un contexte de domination Cette jeune fille est marquée pour toujours. Il était perçu comme un membre de la famille, dont il a trahi la confiance, comme il a cherché à enfumer les policiers. C’est en fait un prédateur. » Elle avait réclamé 6 ans de prison ferme.
Pas prédateur ni dangereux
Son avocat, Me Turk, avait plaidé l’ancienneté des faits, son enfance problématique au Maroc, sa non-connaissance de nos lois et coutumes. « Il n’avait que 19 ans à l’époque. Ce n’est pas un prédateur, il ne présente aucun signe de perversité mais plutôt celui d’un besoin affectif non-satisfait. Il n’est pas dangereux, car il est en couple stable depuis plus d’un an. » Il demandait un sursis probatoire. Il l’a obtenu pour les quatre ans de prison qui lui inflige le tribunal.
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