Invité, hier soir, sur le plateau de la RTBF, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, s’est une nouvelle fois exprimé sur la date de réouverture de l’Horeca. Pour lui, c’est le 8 mai et pas avant comme le souhaite le secteur. Il a d’ailleurs mis en garde les cafetiers et restaurateurs. Ceux qui ouvriront le 1er mai seront sanctionnés.
Audrey Degrange
"Les cafés et restaurants qui rouvent le 8 mai toucheront le double droit passerelle (2500 € et 3200 € en cas de famille à charge) pour le mois complet. Mais s’ils ouvrent le 1er mai, il n’y aura pas de droit passerelle", prévient Frank Vandenbroucke.
Faut-il menacer pour dissuader ? La question mérite d’être posée suite aux déclarations du Ministre de la Santé sur la chaîne publique. A Spa, Alain Krickel est de ceux qui voulait ouvrir leur établissement le 1er mai. A 24h du prochain comité de concertation, il ne sait plus que penser. « On était soutenu par le gouverneur, les bourgmestres de la région liégeoise s’étaient engagés. Ils ont tous fait demi-tour, note dépité Alain Krickel, Propriétaire du Franc’off. Nous, on se retrouvent en première ligne, avec d’abord des certitudes qu’à Liège il n’y aurait pas de poursuites. Ici, on clairement indiqué qu’il y aurait des pertes de droit passerelle, des amendes pour les patrons d’établissement et pour les clients. Pour quelques jours, il faut donc peser les choses et oui, on est mis dans l’embarras. On se prépare pour l’ouverture et on attend la décision qui sera prise demain sur la date et surtout les conditions dans lesquelles nous pourrons ouvrir. »
Car, une nouvelle fois, c’est le flou qui règne, le 8 mai n’est pas garanti et les terrasses pourraient devoir fermer à 20h, impensable pour le secteur. « Déjà, on divise le secteur, tout l’Horeca n’a pas des terrasses, ni les moyens de réinvestir dans des tonnelles, des chauffages et autre pour pouvoir travailler. On entend qu’on pourrait fermer à 20h. Donc, ceux qui n’ont qu’un service du soir, c’est impossible. On n’est pas en Espagne.», poursuit Alain Krickel
Hôteliers, restaurateurs et cafetiers attendent du gouvernement qu’il leur fasse confiance et surtout, qu’il cesse de les stigmatiser. « Pendant trois mois l’an dernier, on a beaucoup travaillé et, avec la masse de clients, nous n’avons jamais été contactés par le tracing, fait remarquer Laurent Dethier, Président de l’Association Hôtelière des Hautes Fagnes. C’est bien la preuve que ce n’est pas chez nous qu’on se chope le virus. De plus, on est fermé depuis 6 mois et le taux de contamination ne diminue pas donc, là, il faut nous dire autre chose. Ce n’est plus possible. »
Sans compter que la détresse ne touche pas que les patrons d’établissement, le personnel est lui aussi à bout, le chômage corona ne suffit plus et les aides annoncées pour le secteur comme la diminution de la TVA, seront loin d’être suffisantes. « Ca fait longtemps qu’on le dit, on survit. A Spa, on a encore la chance de pouvoir un peu s’en sortir mais dans les grandes villes, pour certains, c’est déjà trop tard», ajoute Laurent Dethier.
Et si la loi est la loi, le secteur Horeca prévient déjà, la fronde sera terrible si demain, le gouvernement en fait, une fois encore, le dindon de la farce.
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