14 et 15 juillet 2021, la Vesdre sortait de son lit provoquant au passage d'immenses dégâts à Verviers. Au total, 39 personnes perdront la vie dans ces inondations dévastatrices. 4 ans après, 4 Verviétois qui avaient été inondés se livrent sur ce drame.
4 ans après, où en sont les travaux ?
Jean, 60 ans : « J'avais dis ça il y a déjà quelques années d’ici, pour avoir une reconstruction complète on va tabler sur une dizaine d’années. L’administration communale table elle sur minimum 10 ans. Donc je crois que les chiffres annoncés étaient plutôt réalistes. Ça a été beaucoup d’effort consentit de part et d’autre. De la part de la famille, de la part des différents intervenants, de la part du voisinage, de la part de l’administration communale. On a retrouvé une véritable unité dans le travail. Mais y a-t-il vraiment une unité dans la finalisation des travaux ? »
Carole, 52 ans : « J’ai eu cette chance d’être bien accompagnée, que les travaux ont peut être fait relativement vite. Mais tous ce qui est finition, je n’ai toujours pas avancé. En fait il n’y a rien qui a changé, je ne m’installe pas chez moi. Je n'ai pas un cadre au mur, j’ai un peu de déco mais ça n’évolue plus. Je suis en standby depuis 4 ans. »
Henri, 64 ans : « On a travaillé pendant plus ou moins 4 mois à nous trois pour remettre toutes les machines en ordre donc resécher tous les moteurs, démonter, resécher, remonter, réajuster. Et ça c'est 4 mois de travail non productif. J'étais content la première fois qu’on a pu raboter un bois pour refaire des copeaux et de ne plus sentir la boue et les odeurs d’eau qui me restaient dans la tête. »
La peur subsiste toujours
Félix, 93 ans : « Moralement on a tous été touché par ces inondations, nous ne sommes plus les mêmes qu’avant. Après des inondations comme celles-là, vu notre âge, ça laisse des séquelles. C'était quelque chose qu’on a jamais vu de notre vie, en 60 ans, on a jamais vu la Vesdre venir dans la cour. C’était incroyable ! »
Carole, 52 ans : « Il y a quelques temps, il y a beaucoup plut. On annonçait vraiment des pluies intenses, on est allé à minuit voir le niveau de la Vesdre et voir son évolution depuis l’après-midi parce que ça reste quelque chose de très angoissant. »
Jean, 60 ans : « Je crois que tout le monde a pris conscience des dysfonctionnements majeurs qu’on aient eu ces 30 ou 40 dernières années. On remettra ça essentiellement sur le réchauffement climatique mais Verviers a été inondé à maintes reprises le siècle passé et on avait pas de barrage qui permettait de gérer le débit de la Vesdre. Donc, je crois que tout le monde doit mettre un peu de l’eau au moulin, c’est peut être un peu mal choisi mais tout le monde doit faire un effort. Est-ce que tout le monde fait vraiment un effort ? J’en doute ! Il y a des travaux conséquents qui ont été commencé, seront-ils finalisés ? Est-ce qu’on retrouvera toujours un budget pour entretenir correctement notre célèbre Vesdre ? »
Faire face aux inondations futures
Félix, 93 ans : « Nous avons des prévisions qui sont faites météorologiquement 15 jours à l’avance et je pense qu’on devrait en tenir compte pour gérer les barrages. Nous avons un outil et ils s’en sont un petit peu mal servis parce que nous avions 200 m 3 par secondes dans la Vesdre le 13 et dans la nuit du14 nous en avons eu 400 m 3. »
Jean, 60 ans : « Quelques travaux ont été entrepris mais ils ne sont pas encore finalisés. Est-ce que ça permettra de sauver les quelques villes ou villages qu’on retrouve en aval du barrage j’en doute. Ça pourrait peut être retarder de quelques minutes les situations critiques qu’on a vécu. Est-ce que dans ces situations très graves on est à quelques minutes près ? J’en doute ! Alors qu’on sait qu’il va falloir plusieurs années pour se reconstruire. »
Carole, 52 ans : « Tant que les gens ne prendront pas conscience que l’on est face à des phénomènes qui, non, ne sont pas purement humains et ne sont pas que des problèmes de gestion humaine d’un barrage mais qu'il y a un problème beaucoup, beaucoup plus profond que cela. Tant que les gens ne décideront pas de sortir du déni et prendre au sérieux toutes ces modifications climatiques qui font qu’on en arrive là et que collectivement on ne décidera pas de vraiment prendre le problème à bras le corps. Des gens comme moi qui habitent en bord de rivière seront encore victime de ce genre de catastrophe là. »
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