Un coup de sang commis il y a trois ans a aujourd'hui pour son auteur des conséquences pénales et financières très importantes. Il risque en effet 2 ans de prison et des dédommagements considérables.
Le 4 janvier 2022, Sergio (prénom d’emprunt) 19 ans à l’époque, est averti par un coup de téléphone de sa mère qu’elle vient d’être victime d’un exhibitionniste. Son sang ne fait qu’un tour, il charge sa mère en voiture et se met à la recherche de l’agresseur, qu’il croit trouver sur le parking d’un commerce d’accessoires automobiles. En tout cas, sa mère voit un homme sortir du magasin et se diriger vers sa voiture, et le désigne comme étant son agresseur. Sergio aborde l’homme déjà dans sa voiture, et lui demande s’il est bien l’agresseur de sa mère. Devant la réponse négative de l’homme, il voit rouge, le sort manu militari de la voiture et lui porte plusieurs coups de poing au visage. Des témoins ainsi que la victime diront qu’un deuxième homme s’en est mêlé qui restera non identifié, tandis que Sergio prétendra qu’il a agi seul.
Une agression qualifiée de crime
Près de quatre ans après ces faits, Sergio doit en répondre devant le tribunal correctionnel où il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné une incapacité de travail de plus de 4 mois. Ce qui dans le code pénal est qualifié de crime et est passible d’un minimum de deux ans de prison.
Devant le tribunal, Sergio reconnaît les faits : « J’étais très en colère, ma mère était choquée, je ne l’avais jamais vue dans cet état. Je n’ai pas réfléchi, j’ai voulu lui faire justice. Je n’aurais jamais dû, bien sûr » dit-il à l’audience.
Une véritable ratonnade
Mais Me Lambert, partie civile, parle lui d’une véritable ratonnade. « Mon client, qui est vendeur de voitures d’occasion, a subi une pluie de coups de la part de deux personnes, alors qu’il sortait du magasin pour y faire des emplettes, et était bien, sûr étranger aux faits d’exhibitionnisme dont il a été d’ailleurs blanchi par la justice. Une agression gratuite et sauvage, qui s’est traduite par de nombreuses blessures au visage et une pathologie post traumatique qui a été très dommageable à son activité professionnelle. » Il réclame 7.000 euros provisionnels sur un dommage total à encore évaluer.
Mme Troisfontaines, ministère public, qualifie ce dossier d’hallucinant. « La victime a été littéralement explosée, avec de graves blessures à la clé. Et l’agresseur n’a même pas envisagé un instant l’éventuelle innocence de sa victime. » Elle réclame donc les 2 ans de prison minimum prévus par le code, en admettant l’octroi d’un éventuel sursis.
Un sentiment très humain
Me Namur, qui défend Sergio, demande de tenir compte de ce contexte particulier qui part d’un sentiment humain très répandu quand une mère est agressée. Ce qui l’a mis vraiment en rage, c’est que l’homme a nié alors que sa mère le désignait formellement. La tête froide maintenant, il assume ses responsabilités. Mais l’avocat conteste la gravité des dommages causés à la victime, constatés au départ par un certificat de 7 jours d’incapacité, qui a été prolongé de mois en mois par un simple médecin traitant. Il demande donc une expertise approfondie, avant de se prononcer sur la qualification des faits, ce qui peut tout changer au niveau de la peine. Jugement dans un mois
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