Un Verviétois accusé d’avoir tiré sur son rival

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Un Verviétois accusé d’avoir tiré sur son rival

C’est une affaire qualifiée au départ de tentative de meurtre. Un homme a tiré sur un autre, le blessant au pied. Volontairement ou accidentellement, comme il le prétend ? Ce sera au tribunal correctionnel à trancher.

Fabian (prénom d'emprunt), 40 ans, est en relation amoureuse avec Monica (prénom d’emprunt), qui est mariée avec un certain Farid (prénom d'emprunt). Le 5 septembre 2021, Fabian est au restaurant avec un ami, Jordi (prénom d'emprunt), lorsqu’il reçoit un message d’un homme qui s’est présenté comme étant le mari de Monica, et qu’il a appris leur relation. Selon Fabian, il lui aurait dit « appelle-moi si tu ne veux pas que ça aille en escalade ». Et de prétendre qu’il avait fait de la prison pour attaque à mains armées. Fabian rentre chez lui avec son ami, par précaution. Monica l’a prévenu : « Méfie-toi, il est fou de colère et est probablement armé ». Quelques moments plus tard, Farid sonne au portail du domicile de Fabian, et c’est Jordi qui va lui ouvrir. Fabian entend les deux hommes se saluer en arabe, et parler entre eux. Dans l’esprit de Fabian, tout s’éclaire : « J’ai compris qu’ils se connaissaient, qu’ils étaient complices, que c’était un coup monté, un piège. Pour eux en fait, je n’étais qu’un mécréant » raconte Fabian. Qui se saisit d’une arme Un pur accident ?

Il se dirige ensuite vers les deux hommes, l’arme au poing. « Pour les effrayer, les faire partir, j’ai tiré vers le sol, la balle touchant et blessant Farid au pied. Mais c’est un pur accident. Je suis chasseur et je sais tirer» affirme-t-il. Pourtant, selon Jordi, il aurait hurlé qu’il allait lui mettre une balle dans la tête. « Non, jamais, sinon je l’aurais fait » réplique Fabian à cette interpellation du juge. Ensuite, après avoir caché l’arme dans le jardin, il s’enfuit. « Une fuite ? Non pas vraiment, mais je n’allais pas rester avec eux qui avaient manifestement de mauvaises intentions à mon égard. Je me suis d’ailleurs rendu à la police. » Par la suite, Fabian et Monica, qui sont toujours en relation, déposeront une quarantaine de plaintes pour des motifs divers : menaces, harcèlement, dégradations de véhicule etc. «  Il est venu au moins six fois chez moi, a dégradé ma voiture, j’en ai eu pour 10.000 euros de dégâts » affirme Fabian.

Des faits qualifiés de crime

Finalement poursuivi devant le tribunal correctionnel pour coups et blessures volontaires avec préméditation et la circonstance de plus de 4 mois d’incapacité, et où pourtant Farid ne se porte pas partie civile, pour Mme Albert, ce sont des faits graves, qualifiés de crime, qui se déroulent dans un contexte tendu. Selon elle, on peut douter que les deux hommes aient été de mèche, c’est une histoire inventée pour les besoins de la cause. « En fait, Fabian s’est précipité vers eux en hurlant et a tiré directement. Mais il est vrai qu’on n’a retrouvé qu’une seule douille. » Tenant compte de l’ancienneté des faits qui ne sont qu’un acte isolé, elle ne réclame pas une peine de prison, mais le maximum de la peine de travail possible, soit 300 heures.

Une thèse plausible

 Par contre, la défense assurée par Me Thône, conteste formellement l’intention de tirer sur quelqu’un, ce qui n’est absolument pas démontré. Pour elle, « sa thèse est plausible, notamment du fait que Farid a déclaré ait déclaré que ce serait la guerre. Il est normal que Fabian ait eu peur et prenne une arme pour se défendre avec la seule intention de les effrayer. Et la balle tirée vers le sol ne l’a touché qu’à l’extrémité du doigt de pied finalement  ». Elle demande donc son acquittement, ou au moins une requalification en coups et blessures involontaires. Jugement en mai.


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