
Trois personnes étaient poursuivies devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire d’un couple vivant à Andrimont. Mais deux prévenus se rejetant la balle de la faute, le tribunal les a estimés tous les deux responsables.
C’est un terrible drame qui s’est produit le 27 novembre 2021 à Andrimont, dans une habitation de la rue Sous-le-Château : on découvrait les corps sans vie d’un couple de retraités de 79 et 81 ans. Manifestement victimes du tueur silencieux, le monoxyde de carbone, ainsi que l’ont très vite détecté les appareils des pompiers. Mais comment expliquer ce drame, alors que la chaudière venait d’être remplacée, moins de trois mois auparavant ?
Un sas infranchissable
Pour le ministère public, au cours d’un procès qui a nécessité deux audiences entières du tribunal correctionnel, pas de doute possible : c’est l’installation de la chaudière qui est en cause. Pour faire simple, disons que l’orifice de la cheminée se trouvait trop bas par rapport au tuyau fixe de la chaudière, qu’il a fallu raccorder par un flexible, soutenu par une simple planche en bois trouvée sur place. Mais celle-ci, trop courte, a dû bouger, provoquant un coude dans lequel s’est accumulée de l’eau formant un sas devenu infranchissable par le gaz évacué par la chaudière. Les pompiers ont mesuré qu’il ne fallait qu’une minute pour que l’air soit saturé en monoxyde de carbone, ce fameux gaz toxique surnommé « le tueur silencieux ».
Un choix hasardeux et... mortel
La faute à qui ? Trois personnes étaient poursuivies devant le tribunal correctionnel, du chef d’homicide involontaire par défaut de prévoyance et de précaution : le gérant de la société, le réviseur des travaux, ou le chef d’équipe ? Très rapidement, M. Lelotte, ministère public, avait écarté le gérant de la société, qui ne s’occupait que de l’administratif et du commercial. Mais mettait en cause le réviseur, Roger (nom d’emprunt) 45 ans, qui selon un témoignage aurait eu l’idée de la planche de bois et certifié que celle-ci était correctement placée et stable. « Du bricolage, une solution boiteuse et un choix hasardeux qui s’est avéré mortel. Il existait pourtant d’autres solutions, mais qui nécessitait des travaux plus importants et donc du temps, alors que la société était sous pression, devant remplacer quelque 200 chaudières suite aux inondations de l’été 2021 ». Il accusait également Damien (idem) l’ouvrier chef d’équipe qui aurait mal réalisé le travail. Il réclamait six mois de prison et 800 euros d’amende pour eux.
Acquittements réclamés
Bien sûr, la défense n’était pas d’accord avec ça. Les avocats des deux prévenus restant en cause se renvoyant la balle. « La solution trouvée par Roger était bonne, c’est la mise en place qui n’était pas correcte » dira son avocate tandis que Me Wynants qui la seconde estimait caricatural de parler de bricolage. Mais l’avocat de Damien, M. B. Thomas estimait que c’était le rôle de Roger de vérifier le travail, effectué en fait par deux stagiaires, et non à son client, qui n’avait que trois ans d’expérience et avait été bombardé chef d’équipe. Ils réclamaient donc leur acquittement.
Les deux responsables
Le tribunal a tranché : tous les deux sont responsables de ce tragique évènement à cause de diverses fautes techniques. Roger ne peut se retrancher derrière son rôle de superviseur, car il a participé à la discussion sur la mise en place d’une solution qui s’est avérée peu adéquate. Et pour Damien, idem. Ils ont tous les deux manqué à leur devoir de précaution. En soulignant la disproportion entre les conséquences tragiques du dysfonctionnement du dispositif et les faits qui en sont à l’origine, il considère le caractère accidentel de ces faits, ainsi que la longueur de la procédure, des éléments qui doivent être suffisants pour les mettre en garde dans l’avenir. C’est pourquoi il leur accorde la suspension du prononcé, le patron étant acquitté. Ils devront néanmoins se partager les frais de la procédure, soit quelque 10.500 euros !
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