C’est un cas rare, mais intéressant, qui s’était posé au tribunal correctionnel de Verviers : une opposition à une révocation de sursis prononcée par le tribunal, le prévenu faisant défaut lors du procès qui a abouti à cette décision.
Cette fois, Francis (prénom d’emprunt) 35 ans, était bien présent au tribunal, forcément, puisqu’il était détenu et qu’il faisait opposition à une décision du tribunal révoquant le sursis probatoire accordé en 2023 pour une condamnation à 20 mois de prison pour coups et blessures infligées à sa compagne de l’époque. Mais voilà, il n’avait respecté aucune des conditions mises à ce sursis, et même était resté introuvable pour la justice. On a su plus tard qu’il avait fui au Maroc où il a séjourné pendant un an.
Un autre homme ?
C’est son avocat, Me Neuroth, qui avait expliqué les circonstances funestes dans lesquelles il s’est trouvé. « Cet homme, par ailleurs intelligent et travailleur, a été pris dans une relation amoureuse extrêmement toxique, de laquelle il a eu toutes les peines du monde à se défaire, tant le harcèlement de la dame était intense. Victime d’une grave dépression qui s’est traduite par trois tentatives de suicide par pendaison, toutes avortées il a même été interné un moment, mais bourré de médicaments qu’il estimait inutiles, il a n’a pas reçu les soins adéquats à son état mental et c’est pour ça qu’il s’est réfugié au Maroc, voulant couper tous les ponts avec cet environnement toxique, et non pour fuir la justice. Après un an de réflexion, il est revenu volontairement et s’est rendu de lui-même à la justice. C’est aujourd’hui un autre homme, en qui j’ai confiance » avait plaidé son avocat en demandant au tribunal de ne pas suivre la décision de révocation déjà prononcée, en signalant qu’il avait déjà effectué six mois de prison.
Francis avait pris lui-même la parole, pour dire qu’il était aujourd’hui stabilisé : « J’ai aujourd’hui retrouvé mes marques, je veux me reconstruire. J’ai une nouvelle relation cette fois-ci apaisante et la perspective d’avoir un emploi. Je veux en sortir et rendre fier mes parents »
Pas la confiance du Ministère public
Un discours qui ne semblait pas en tout cas émouvoir Mme Troisfontaines, ministère public. « J’ai peu confiance dans ce qu’il dit. Cela, il l’a prétendu au long de ses interrogatoires et audiences précédentes, ce qui n’empêche pas qu’il y a en cours actuellement une nouvelle instruction dans un dossier de coups et blessures à l’égard de celle qui est maintenant son ex-compagne. » Et de solliciter du tribunal le maintien de la décision précédente, la révocation du sursis probatoire pour les 20 mois de prison infligés par le tribunal.
Mais le tribunal s’est laissé convaincre par les arguments de la défense en offrant au condamné la révocation... de la révocation de son sursis probatoire.
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