Il est assez rare de voir devant le tribunal correctionnel un prévenu aussi lucide et conscient de ses faiblesses et les expliquer aussi clairement que ne l’a fait Georges (prénom d’emprunt), un Disonais de 33 ans.
La pédopornographie est une calamité sans nom, car outre les inexplicables penchants de certains pour ce genre de photos, on oublie généralement que derrière elles se situent des enfants qui sont réellement exploités et violentés sexuellement.
Plonger dans l'inacceptable
Cela, Georges, poursuivi devant le tribunal correctionnel pour détention et diffusion de matériel pédopornographique, en est maintenant pleinement conscient, et il le regrette amèrement. Parlant un langage clair, sans faux-fuyant, il explique comment il en est arrivé à une telle dérive.
« Cela s’est passé dans une période particulière de ma vie où j’étais plongé dans une fragilité émotionnelle, due à des troubles d’anxiété depuis mon enfance. Alors, j’ai voulu fuir cet univers en me réfugiant dans la pornographie classique d’abord, pour finalement plonger dans l’inacceptable. Ce qui ne correspond pas à ce que je suis vraiment. L’arrivée des policiers chez moi a été un véritable choc et une prise de conscience de ma fuite en avant. J’ai dès lors de moi-même entrepris des démarches pour obtenir un suivi psychologique, un traitement que je suis toujours et qui m’a permis de retrouver un bon niveau professionnel. »
Il est conscient et repentant
Un discours dont la sincérité apparente a semblé impressionner Me Mathonet au ministère public, qui admet que le prévenu a l’air d’avoir atteint la stabilité. C’est pourquoi elle ne s’opposera pas à un éventuel sursis probatoire pour les deux ans de prison qu’elle réclame.
Son avocat Me Uerlings explique aussi la problématique dans laquelle Georges est tombé et dont il est maintenant bien conscient. « En fait, il avait l’impression de ne pas avoir sa place dans le monde réel, et donc a fui dans un monde virtuel et irréel. Mais après avoir suivi un traitement psychologique qu’il a de lui-même mis en place, il a maintenant une vie équilibrée avec une compagne et un travail intéressant. C’est pourquoi il faut lui éviter l’écueil du casier judiciaire, et la seule mesure qui le permet, c’est la suspension du prononcé. On doit tenir compte qu’il est absolument repentant et qu’il mesure qu’il a certes commis des faits horribles, mais qui sont loin derrière lui. »
Jugement dans un mois.
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