Un homme en prison avait multiplié les écrits et dessins jugés menaçants à l’égard de deux magistrats, et donc était poursuivi pour cela. Mais ce n’est pas ce qu’a estimé le tribunal qui l’a acquitté.
Jimmy (prénom d’emprunt) est un homme de 45 ans qui purge une lourde peine de prison de 12 ans pour faits de mœurs. Il a déjà été deux fois en cellule de punition pour des motifs ignorés. Cette fois il comparaît encore détenu devant le tribunal correctionnel pour des menaces d’attentat contre des personnes. Mais pas n’importe lesquelles, puisqu’il s’agissait d’une juge d’instruction et d’un substitut du Procureur du Roi. On avait en effet découvert dans sa cellule des écrits et des dessins explicites, du genre « A mort la sale juge » « Tuez la juge » etc. Des dessins aussi, comme celui représentant trois tombes, dédiées aux magistrats en question, et à une troisième personne restée inconnue mais appelée « la salope ». Accessoirement, on a découvert aussi des écrits de nature érotique mettant en scène des adolescents.
Des tendances sataniques
Devant le tribunal, il décrit son parcours chaotique habité d’idées suicidaires. Il se disait en colère contre la juge l’ayant mis en détention, et contre le substitut qui a requis son maintien en prison. Quant à la salope, il s’agirait d’une femme qui serait responsable de la dénonciation dont il a été l’objet, mais dont il ignore le nom. « Mais je n’avais bien sûr pas d’intention d’homicide, ce n’était qu’un défoulement » dit-il en expliquant que tous ces pendus qu’il dessinait n’était qu’une évocation des films d’horreur dont il est friand, admettant même un penchant vers le satanique. Ainsi avait-il imaginé un rituel pour « assombrir son cœur et consolider la haine de la société. « Mais maintenant, je suis apaisé ».
Comme un journal intime
Un fou, un cinglé ? Non, explique l’expertise psychiatrique, il ne souffre pas de trouble mental caractérisé, même si son comportement est empreint de bizarreries. L’expert le décrit comme étant un homme froid, détaché de tout, et marqué par un manque d’affectivité.
Mais ces écrits et ces dessins constituent-ils de menaces au sens juridique du terme, et donc punissables ? Non, estime le tribunal. Il faut pour cela la condition que les personnes aient connaissance d’une menace les visant. Or Jimmy n’a rien entrepris pour mettre au courant les personnes concernées qui ne savaient rien de ses éventuelles intentions. « En fait, c’est de l’ordre d’un journal intime » conclut le tribunal en l’acquittant.
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