Un homme de 36 ans risquait 9 ans de prison pour avoir fomenté le projet d’assassiner un autre qu’il pensait être l’amant de sa compagne. Il s’en tire avec 5 ans, dont un seul ferme.
C’était le 17 mai dernier, dans la région de Battice. Ce soir-là, Robert (prénom d’emprunt) voit sa compagne échanger un message avec quelqu’un. Il lui arrache son téléphone, et découvre un message avec un autre homme. Il entre alors dans une rage folle, se saisit d’un fusil à pompe et s’en va en hurlant « je vais le tuer ». Et il va attendre devant le domicile de ce qu’il suppose être un rival que celui-ci rentre chez lui, mais en vain, car il a été prévenu de danger par la compagne de Robert. Et c’est la police qui viendra cueillir l’homme attendant dans sa voiture le retour de sa future victime, un fusil chargé à la main.
Devant les policiers mais aussi le lendemain au juge d’instruction, il répétera à plusieurs reprises sa volonté de tuer Killian (idem).
De l'égo mal placé
C’est détenu qu’il avait comparu devant le tribunal correctionnel, où il mettait un fameux bémol à ses intentions meurtrières : « Je n’avais pas vraiment l’intention de le tuer. J’étais blessé, et dans l’émotion, j’ai dit ces paroles en l’air. C’était de l’ego mal placé, un coup de sang, absurde et inutile. D’ailleurs, je ne l’ai attendu que 4 minutes, j’allais rentrer chez moi quand la police est venue. Et les balles dans le fusil étaient non létales, en plastique. J’ai un emploi, quatre enfants. C’était une erreur de parcours, je veux passer à autre chose ».
Bien sûr, l’avocat de Killian, Me Uerlings, partie civile contestait cette prise de position : « Je suis atterré d’entendre cela, en fait c’est une pièce de théâtre qu’il joue devant vous. Il n’aurait rien fait d’inquiétant, sans intention de tuer, mais en créant chez mon client un tel émoi qu’il est encore en incapacité de travail. »
Réécrire l'histoire
Et pour Mme Herman, ministère public, il réécrit l’histoire en oubliant qu’il y a un dossier qui établit clairement qu’il a mis tout en œuvre pour ôter la vie à quelqu’un, donc une préméditation. Il l’a dit et redit devant plusieurs personnes. Et il a attendu plus d’une heure devant chez Killian, c’est prouvé. C’est la première fois qu’il parle de balles non létales, alors qu’il avait des balles réelles avec lui. L’arme était chambrée, le cran de sécurité levé, prête à l’emploi. Il a téléphoné à sa future victime en lui disant de bien profiter de ce qui sera sa dernière soirée. Et il n’a pas le moindre mot d’excuse ou de regret vis-à-vis de Killian. Il voulait tuer, c’est absolument certain. Elle avait réclamé 9 ans de prison ferme.
Le show d'un mâle alpha blessé
Me Ludivine Hanquet avait défendu évidemment l’absence de réelle intention de tuer : « C’était un show, celui d’un mâle alpha blessé, une crise d’hystérie. Mais il manque pour qu’une tentative soit punissable la condition d’un début d’exécution ». Elle réclamait donc l’acquittement de Robert.
Elle ne l’a pas obtenu, le tribunal le considérant comme coupable. Mais la condamnation est modérée : cinq ans de prison, mais avec sursis probatoire pour quatre ans, soit une seule année de prison ferme.
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