Si Halim (prénom d’emprunt), 25 ans, un sujet originaire du Kosovo, a comparu détenu devant le tribunal correctionnel, c’est vraiment de sa faute. Il avait battu sa femme à coups de ceinture, puis s’était enfui au Kosovo.
En effet, arrêté suite à une dispute avec son épouse qui s’était accompagnée de violences, il avait été libéré avec conditions, dont celle de rester à la disposition de la justice. Mais il n’avait rien trouvé de mieux que de retourner au Kosovo chez ses parents, et à son retour de se faire coffrer pour non-respect des conditions mises à sa libération.
A coups de ceinture devant les enfants
Tout avait commencé le 11 avril dernier, lorsqu’une femme téléphone à la police pour se plaindre de ce que son mari était en train de la battre à coups de poings, de pieds. Elle avait juste eu le temps de téléphoner avant que son mari ne fracasse son téléphone. La police trouve une femme apeurée mais aussi en colère, qui se plaint de violences depuis déjà 5 ans, et signale que ce soir-là, Halim l’avait battue aussi à coups de ceinture, et le tout s’est passé devant leurs deux enfants et alors qu’elle était enceinte de 6 mois !
Un pardon mais pas un oubli
Devant le tribunal où il comparaît pour traitement dégradant, il reconnaît les faits, bien obligé puisqu’une caméra intérieure a filmé la scène. Des faits qu’il semble regretter sincèrement. « Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, c’est la première fois qu’on en arrive à ce point là ! » dit-il via une interprète. Ce qui lui vaut une réplique du juge : « les coups, ce n’est déjà pas bien, mais la ceinture encore moins, et c’est ce qui justifie la prévention de traitement dégradant ».
Son épouse prend la parole, en excellent français, elle. « Même si j’étais très fâchée après les faits, je lui ai pardonné mais je n’oublie pas. J’ai envie qu’il revienne à la maison, mais nous aurons besoin d’une thérapie de couple. »
Mais pour le ministère public, s’il reconnaît des faits qu’il ne peut nier, il ne semble pas en mesurer la gravité, ce qui a valu quand même à son épouse 15 jours d’incapacité de travail. Même les cris des enfants n’ont pu l’arrêter. Il réclame donc 2 ans de prison.
Un écart culturel dans le couple
Son avocat Me Uerlings plaide qu’il ne s’agit que d’un seul fait, qu’il regrette profondément, ce qui lui a valu déjà 4 mois de détention. Son épouse, qui n’est pas du tout sous sa coupe, est prête à reprendre la vie commune, mais il ne faudrait pas qu’il perde son emploi dans un car-wash. C’est pourquoi il préconise une peine de probation, c’est-à-dire des conditions à suivre sans qu’une sanction effective ne soit infligée.
C’est la voie qu’a choisie le tribunal, admettant qu’il puisse y avoir un écart culturel entre les deux conjoints, étant donné que l’épouse, même si elle provient du même village que lui, est en Belgique depuis l’âge d’un an. Parmi les conditions émises, il y a celle de suivre des formations qui lui permettent de mieux appréhender les réalités sociales belges et surtout d’apprendre le français.
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