Les profs de l'Institut Saint-Joseph à Trois-Ponts font du bruit, tous les matins, devant l'école. Ils ont même passé leur soirée de ce mardi dans leurs classes, pour montrer qu'ils ont du travail, même en dehors des heures de cours.
Enseignants sous pression : à l’Institut Saint-Joseph de Trois-Ponts, le ras-le-bol devient visible.
Depuis le 28 novembre, les enseignants de l’Institut Saint-Joseph se mobilisent chaque matin, de 8h15 à 8h30, devant l’école, tambours en main, pour dénoncer des réformes qui fragilisent un peu plus chaque jour l’enseignement. « Face à l’absence d’écoute réelle et au décalage profond entre le discours politique et la réalité du terrain », ils ont organisé une “Soirée corrections”, mardi, après les cours, au sein de l’établissement. Objectif ? « Rendre visible l’invisible : montrer ce que l’on ne veut pas voir », souligne Sandra Provoost, une des profs de l’Institut Saint-Joseph qui veut faire entendre sa voix.
« À l’approche des bulletins, les enseignants accomplissent un travail colossal, souvent ignoré ou minimisé. Il s’agit notamment de la préparation des interrogations ; les corrections massives ; l’encodage des résultats ; la rédaction des commentaires du bulletin ; les réunions de concertation ; la préparation de leurs cours; la planification et le suivi du plan de pilotage, etc. Ce volume de tâches ne peut évidemment pas être réalisé en une seule soirée. L’objectif est donc de rendre tangible, visible et incontestable l’ampleur du travail professionnel accompli hors des heures de cours, dans l’ombre, chaque semaine.
Cette action permet aussi de maintenir une forme de mobilisation non perturbatrice pour les élèves, dans un esprit responsable et respectueux de leurs apprentissages. »
Les profs de Saint-Joseph sont aussi scandalisés par l’attitude de la ministre Glatigny. « Ces dernières semaines, certaines directions d’école sont placées sous tension, notamment en raison de la circulaire ministérielle 9621 concernant la « propagande politique à l’école ». Cette pression amène certains pouvoirs organisateurs à refuser la présence de journalistes lors d’initiatives pourtant transparentes, pédagogiques et respectueuses du cadre scolaire. Une décision d’autant plus difficile à comprendre que, dans le même temps, la présence médiatique est pleinement autorisée — et organisée — lorsque la ministre visite une école ou participe au Salon de l’Éducation, où figurent pourtant également des stands de partis politiques. Ces contradictions amènent les enseignants à s’interroger sur la manière dont leur liberté d’expression professionnelle est encadrée », concluent les profs de l’Institut Saint-Joseph, en colère.
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