À Dison, le départ à la pension de John Lintzen marque la fin d’un commerce de proximité bien connu des habitants. Pendant près de quarante ans, le cordonnier a rendu service à plusieurs générations de clients.
Après 39 ans passés derrière son établi, John Lintzen s’apprête à fermer définitivement la porte de son atelier. Installé à Dison depuis près de quatre décennies, le cordonnier prendra sa pension dès ce samedi. Pour lui, comme pour ses clients, c’est la fin d’une longue histoire de proximité et de service. « Tous les souvenirs vont passer dans la tête. C’est surtout les amis, les proches, toutes les personnes qui sont venues dans mon magasin », confie-t-il. Très physionomiste, John Lintzen travaillait sans ticket, au rythme du va-et-vient quotidien. « Je savais pourquoi ils venaient, ce que je devais rendre. Ils étaient toujours étonnés… sauf qu’ils ne reconnaissaient parfois plus leurs chaussures, parce que je les rendais toujours aussi jolies. »
Un métier qui a profondément changé
En près de quarante ans de métier, la cordonnerie a profondément évolué. Si une partie de la clientèle de quartier est restée fidèle, elle a peu à peu laissé place à davantage de passage. Mais surtout, les habitudes de consommation ont changé.
« Aujourd’hui, quand on vient chez moi, c’est souvent avec des chaussures qui ont plus de 20 ou 25 ans. J’ai des clients qui ont l’amour des chaussures, qui en possèdent dix ou quinze paires. Mais il y a aussi des personnes qui en ont moins », explique-t-il.
Un paradoxe l’interpelle toujours : « Des gens achètent des chaussures à 150 euros et refusent de les faire réparer pour 15 euros. Ils répondent directement : “À ce prix-là, je m’en rachète une paire”. »
S’adapter pour continuer à faire vivre le commerce
Face à ces transformations, l’Andrimontois d’origine a toujours su s’adapter. Pour continuer à faire vivre son commerce, John Lintzen a élargi sa palette de services, bien au-delà de la simple réparation de chaussures.
« J’ai fait les gravures, les trophées, les plaques de voiture, les piles de montre, les bracelets-montres, la cordonnerie, les clés… Je me suis spécialisé dans les clés de voiture à code. C’est une réussite pour moi », souligne-t-il.
S’il aurait pu continuer encore, le moment est venu pour lui de s’arrêter. « Pour moi, c’était la fin. Je ne voulais plus donner mes expériences parce que je suis abattant. »
Des chaussures qui racontent une histoire
Au fil de sa carrière, John Lintzen a réparé un nombre incalculable de paires de chaussures. Certaines ont toutefois marqué davantage son parcours, comme ces bottes ayant appartenu au multiple champion du monde de trial Eddy Lejeune. Mais elles sont loin d’être les seules à raconter une histoire. « J’ai aussi réparé pendant 40 ans les chaussures de Monsieur Ylieff, et j’en suis très fier », ajoute-t-il.
Une retraite plus sereine
Ce samedi, John Lintzen rangera ses outils après 39 ans de métier. Son commerce a déjà trouvé repreneur, un départ plus serein pour celui qui laisse derrière lui l’image d’un artisan de proximité, attaché au service et au travail bien fait.
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