Dans un contexte économique difficile et marqué par de nombreuses incertitudes, la majorité Oser! de Trois-Ponts a adopté, hier soir, le budget communal 2026, l’opposition ayant voté contre.
Celui-ci se clôture par un boni à l’exercice propre de 38.308 € et un boni global de 792.112 €. Pour le Collège communal, ce budget repose sur un équilibre essentiel entre la poursuite des investissements nécessaires pour l’avenir de la commune, la maîtrise stricte des dépenses et l’anticipation de l’impact des réformes imposées par les autres niveaux de pouvoir. « Ce budget 2026 est le résultat d’un travail de prudence et de responsabilité. Malgré les incertitudes, nous avons voulu garantir la stabilité financière de la commune tout en continuant à investir pour l’avenir de Trois-Ponts », souligne Florent Legrand, échevin des Finances.
Investissements structurants : crèche, maison communale et réseau d’eau
Malgré les contraintes budgétaires, la commune maintient plusieurs investissements structurants. La construction d’une nouvelle crèche communale représente un investissement de 1.231.193 €, largement subsidié par la Région wallonne. La finalisation des travaux de la maison communale se poursuit, tandis que 450.000 € sont consacrés à l’amélioration du réseau d’eau, incluant la poursuite de la conduite de Basse-Bodeux, une nouvelle liaison entre Fosse, Dairomont, Saint-Jacques et Bergeval, ainsi que l’acquisition de matériel permettant de réaliser les travaux en interne.
D’autres projets visent à renforcer la sécurité des habitants et à préserver le patrimoine communal. 125.000 € sont prévus pour la réfection du pont de Rochelinval suite aux inondations, 100.000 € pour l’entretien des voiries et 100.000 € pour la protection des captages d’eau, entièrement subsidiée. Des montants sont également inscrits pour les travaux au complexe sportif (20.000 €), les cimetières (12.000 €), la signalisation et les marquages routiers (20.500 €), des aménagements environnementaux comme la frayère sur la Salm (8.000 €) ou encore la remise en état du kiosque (5.000 €).
La commune poursuit également ses efforts en matière de transition énergétique, avec l’installation d’une borne de recharge rapide au complexe sportif pour 32.500 €, conformément aux obligations régionales, et un projet de panneaux photovoltaïques estimé à 66.500 €.
Afin de contenir les dépenses et de préparer l’avenir, le Collège communal a pris des décisions fortes. Une enveloppe de 350.000 €, issue de l’excellente vente de bois en 2025, a été affectée au remboursement anticipé des emprunts communaux les plus coûteux, permettant ainsi de réduire la charge de la dette dans les années à venir. Les frais de fonctionnement et les dépenses de dette sont en diminution par rapport à 2025, tandis que les services à la population sont intégralement maintenus et qu’aucune augmentation de taxes n’est prévue. « Chaque poste budgétaire a été analysé avec attention. Notre objectif est de réaliser des économies là où c’est possible, sans compromettre les services rendus aux habitants ni alourdir leur fiscalité », précise Florent Legrand.
Incertitudes financières et dette sous pression
Du côté de l’opposition Ensemble, le conseiller et ancien bourgmestre Francis Bairin s’inquiète de plusieurs zones d’incertitude. Selon lui, certaines subventions prévues comme exceptionnelles deviennent récurrentes, donnant « l’impression d’un équilibre artificiel ». Il pointe également la forte baisse des fonds de réserve et du boni global : le FRE passe de 756.366 € à 115.211 € prévu fin 2026, tandis que le boni global tombe à 792.112 € contre 1.294.239 € fin 2024. « Certaines provisions auraient pu être affectées, notamment celles de la zone de police et des pensions », ajoute l’élu.
Le remboursement anticipé d’emprunts est salué, mais la consolidation de nouveaux emprunts va considérablement augmenter la dette : 1.169.700 € fin 2025 et 770.850 € prévus pour 2026. Par habitant, Trois-Ponts se retrouve en tête avec 2.743 €, contre 1.900 € à Lierneux ou 1.800 € à Stoumont. « Alors que l’un de vos objectifs était une réduction drastique de la dette, celle-ci explose ! » alerte l’élu.
L’opposition souligne également le manque de projections pluriannuelles réalistes et l’importance d’utiliser au mieux les fonds disponibles, comme les fonds FERI, pour des projets concrets tels que la rationalisation du réseau d’eau. « Pourquoi ne pas les utiliser pour les travaux de rationalisation d’eau ? » conclut Bairin, pointant la nécessité de mécanismes d’ajustement efficaces face aux mauvaises nouvelles financières potentielles.
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