Adopté ce vendredi soir par le conseil communal, le budget 2026 de Thimister-Clermont a été présenté par l’échevin des Finances, Christian Baguette.
L’exercice s’inscrit dans un contexte incertain, marqué par plusieurs réformes annoncées aux niveaux régional et fédéral. La majorité E.I.C. affirme toutefois sa volonté de préserver l’équilibre financier sans augmenter la pression fiscale sur les citoyens.
Des taux inchangés et une dette maîtrisée
Les taux des additionnels à l’impôt des personnes physiques et au précompte immobilier resteront inchangés. Le budget ordinaire s’établit à environ 9,73 millions € de recettes pour 9,35 millions € de dépenses. Les charges de personnel, les frais de fonctionnement et les transferts représentent l’essentiel des dépenses communales. La dette communale est jugée maîtrisée par la majorité. « Nous continuons à gérer avec rigueur pour garantir la stabilité financière de la commune », a souligné Christian Baguette lors de la présentation du budget.
Des investissements annoncés pour 5,46 millions €
Le budget extraordinaire concentre les principales ambitions communales. Les projets d’investissements inscrits atteignent un total de 5,46 millions €. Ils concernent notamment des infrastructures sportives, comme l’extension et la rénovation du tennis, ainsi que la rénovation de la chapelle Saint-Roch. Ces investissements seraient financés à hauteur de 67 % sur fonds propres, le solde reposant sur des emprunts et des subsides attendus. « Inscrire ces projets aujourd’hui nous permet d’anticiper et de lancer les procédures, même si tout ne sera pas réalisé en 2026 », a précisé l’échevin des Finances.
Investir sans risque
Christian Baguette a défendu le budget en insistant sur la prudence et la prévoyance de la majorité. « Notre objectif est clair : garantir la stabilité financière de la commune tout en permettant la réalisation de projets structurants pour nos citoyens », a-t-il déclaré. Selon lui, le recours limité à l’emprunt et la part majoritaire d’investissements financés sur fonds propres témoignent d’une gestion saine et réfléchie. L’échevin souligne également l’importance de planifier dès maintenant les projets futurs pour éviter toute précipitation et coûts supplémentaires. « Chaque euro investi doit répondre à un besoin concret et durable pour notre commune », a-t-il ajouté.
Les réformes fédérales et régionales inquiètent l’opposition
Du côté de l’opposition, le groupe Créons au quotidien se montre plus critique. Selon lui, les mesures fédérales et régionales à venir risquent de transférer une part importante des charges vers la commune et son CPAS. Herbert Meyer estime que « un tiers des personnes exclues sollicitera de façon structurelle l’aide du CPAS ». La réforme des allocations de chômage et la limitation des remboursements majorés du revenu d’intégration sociale entraîneraient, selon le groupe, une charge financière supplémentaire pour la commune.
Céline Henrard s’inquiète également des capacités d’accueil et d’accompagnement du CPAS. « Le CPAS devra accueillir des bénéficiaires supplémentaires sans que l’État fédéral ne prenne entièrement en charge les coûts », souligne-t-elle, évoquant notamment la situation des jeunes exclus de l’allocation d’insertion.
Des priorités budgétaires contestées
Le budget ordinaire fait lui aussi l’objet de critiques. La revue communale est jugée coûteuse et perçue comme un outil de communication de la majorité. À l’inverse, certaines politiques seraient négligées : le conseil consultatif Nord-Sud et le projet de commune équitable n’ont reçu aucun financement depuis sept ans, tandis que le budget participatif, doté de 25.000 €, n’a généré aucune dépense depuis deux ans. Par ailleurs, la dotation à la Zone de police a augmenté de près de 30 % en trois ans, tandis que le budget agricole, prévu à 4.000 €, n’a été que très faiblement utilisé en 2024. « Parole, parole d’un côté et absence d’action criante de l’autre », résume Jean-François Simons.
Mobilité douce et transition environnementale en question
Si l’opposition soutient plusieurs projets inscrits au budget extraordinaire — nouvelle bibliothèque, rénovation des écoles, agrandissement du tennis, rénovation de la chapelle Saint-Roch ou balisage des points-nœuds pédestres — elle exprime des doutes quant à leur financement, notamment concernant les 465.000 € de subsides espérés auprès de la Région wallonne.
Herbert Meyer regrette l’absence de projets concrets en matière de mobilité douce. « Après des heures de travail préparatoires, plus aucune trace de projet concret pour la mobilité douce et active », déplore-t-il, évoquant des aménagements cyclables jugés insuffisants.
Pour le groupe Créons au quotidien, le budget 2026 révèle enfin un déséquilibre entre le soutien généralisé aux associations culturelles et sportives et l’investissement dans des enjeux majeurs tels que le climat, la biodiversité et la transition énergétique.
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