Un homme, accusé de viols sur sa propre fille de 12 ans, risquait 8 ans de prison ferme pour des faits incestueux. Il écope finalement de 5 ans, mais avec sursis probatoire.
Théo (prénom d’emprunt) âgé aujourd’hui de 55 ans vivait en famille depuis 8 ans avec un lourd secret le liant à sa fille Laurette (idem). Un secret qui fera surface après sa séparation avec son épouse Ingrid (idem) pour des raisons de tromperie de la part de Théo.
"Un vrai salopard !"
Lorsque la séparation se réalise en 2021, Laurette est alors à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus. Ce n’est qu’à son retour qu’elle apprend la séparation de ses parents. Elle confie alors à sa mère les faits de viols commis par son père alors qu’elle avait entre 12 et 14 ans. Si elle s’était tue pendant huit ans, c’est justement pour préserver leur couple, mais maintenant, elle se sent libérée. « C’est un vrai salopard » s’exclame-t-elle, « il m’a tout fait, sauf me pénétrer, car ses tentatives ont toutes échoué parce que cela me faisait mal. Il me disait que c’était normal, un apprentissage de la vie, mais qu’il fallait se taire, sinon son couple se briserait et qu’il risquait la prison, et qu’alors il se suiciderait. Tout se passait dans le lit parental voire dans un bain qu’il m’obligeait de prendre avec lui, lorsque ma mère faisait les courses ou travaillait. Je suis honteuse de ne pas m’être aperçue plus tôt que tout cela était anormal. Ce n’est qu’à 14 ans que je l’ai réalisé, je l’ai alors plaqué au mur et sommé d’arrêter. J’ai tenté depuis lors d’enfouir ce lourd secret au fond de moi. »
Quelques dérapages selon lui
Il aura fallu cependant un autre incident pour que l’affaire arrive aux oreilles de la justice, quand les policiers doivent intervenir en juillet 2022 dans le cadre de violences intrafamiliales restées indéterminées. Ingrid a alors déclaré aux policiers tout ce que sa fille lui avait confié, malgré le secret qu’elle lui avait promis. Confronté à sa femme, Théo a d’abord nié, puis a fini par admettre ce qu’il nomme quelques dérapages, pour lesquels il a demandé pardon à Laurette.
Des vomissements chaque matin
Trois ans après, Théo doit répondre de ces faits incestueux devant le tribunal où il comparaît libre. Il reconnaît les faits qu’il qualifie lui-même d’impardonnables et dit s’en vouloir terriblement. Mais la partie civile souligne le changement chez Laurette déjà noté par sa mère mais qu’elle avait mis sur le compte de la pression subie dans son club de volley. Elle avait remarqué une nette dégradation de ses notes scolaire, des angoisses, un manque d’appétit, une attitude de plus en plus fermée de l’adolescence, ce qu’avait noté aussi un de ses professeurs. « Je vomissais chaque matin avant d’aller à l’école » a avoué Laurette. Elle a d’ailleurs été suivie par un psychologue, à qui elle n’a rien révélé du lourd secret qui pesait sur elle.
Un esprit de contrition
Le ministère public se montre implacable en réclamant huit ans de prison ferme. La défense de son côté use de la seule arme disponible, le sursis probatoire, arguant de son esprit de contrition d’ailleurs souligné par une expertise psychologique recommandant un suivi adéquat. Avec succès, puisque le tribunal le condamne finalement à la peine maximale qui autorise un sursis probatoire, soit cinq ans de prison, en tenant compte de l’ancienneté des faits.
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