3 ans de prison pour un grand-père aux mains baladeuses

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3 ans de prison pour un grand-père aux mains baladeuses

Un homme de 72 ans a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour avoir tripatouillé sexuellement deux de ses petites-filles et une nièce, ce qu’il niait farouchement, parlant de gestes naturels en rien pervers.

Ce n’est qu’en septembre 2016 que Georgette (prénom d’emprunt) porte plainte contre son grand-père pour divers attouchements et même une tentative de viol, des faits qui remontent alors qu’elle avait entre 10 et 15 ans, aux alentours des années 2 000. Elle évoque des embrassades sur la bouche, des attouchements sur les seins et sur les fesses à l’intérieur des vêtements. Et même une intrusion dans sa culotte vers le sexe, ce qui pourrait être une tentative de viol. Dans la foulée, une autre petite fille et une nièce dénoncent le même genre de faits, la tentative de viol en moins.

Un homme aux mains baladeuses

Neuf ans après la plainte, et près de 20 ans après les faits supposés, voici Jean (prénom d’emprunt), un Spadois de 72 ans, traduit devant le tribunal correctionnel. Où il déniait tout geste à intention sexuelle « Ce n’est pas vrai ! C’est possible que j’aie adressé une fois ou l’autre une tape sur les fesses, un geste naturel, rien de pervers, mais jamais à l’intérieur des vêtements, ça ne se fait pas. » Mais elles parlent d’avoir pincé leurs fesses et d’avoir touché leurs seins. « Oh, peut-être pour jouer ou les embêter, et qu’en jouant, je leur ai effleuré le seins, mais c’est tout ! » Et les embrassades sur la bouche ? «  Juste un bec. C’était courant, une habitude dans notre famille. »

Il est pourtant décrit comme un homme à femmes, très tactile et aux mains baladeuses. « Tactile ? Je ne sais pas ce que ça veut dire ! Quant à être une homme à femmes, je suis marié depuis 51 ans, j’ai ma femme et elle me suffit. Et si taper sur les fesses est avoir les mains baladeuses ! C’est chez moi un geste de gentillesse, de cordialité, sans aucune intention malsaine. Je n’ai d’ailleurs plus d’envie sexuelle depuis l’an 2 000, à cause du diabète ». Pourtant, même son épouse se déclare gênée par son côté tactile.

« J’ai la haine envers mon papa ! »

Me Miserotti, partie civile pour Georgette, s’était déchaîné contre lui : «  Trois filles, devenues des femmes adultes, dénoncent des faits identiques ! Cela suppose une fameuse cabale contre leur grand-père, on se demande pourquoi. » Faisant allusion à une conversation téléphonique avec sa fille, la mère des victimes, il reconnaît pourtant avoir glissé sa main dans la culotte de la petite pour lui pincer les fesses.» Il demandait 5 000 euros de dommages pour sa cliente. Sa mère prendra la parole pour dire : « J’en veux terriblement à mon papa, j’ai même la haine !  Ca a fait mal ce qu’il a fait à mes filles. Si cela était aussi amical qu’il veut bien le dire, pourquoi ne le faisait-il pas devant tout le monde ? » Pour Mme Elodie Herman, ministère public, les préventions sont établies, car les déclarations des victimes sont claires et même pas exagérées. Elle réclamait 3 ans de prison, une peine qui tient compte du délai écoulé à cause des expertises qui ont traîné et du Covid.

Le délai raisonnable, neuf ans après la plainte, c’est ce qu’avait plaidé son avocat Me Haumont, et en plus une atteinte irrémédiable aux droits de la défense parce que des témoins à décharge sollicités par elle n’ont pas été entendus, pour réclamer l’irrecevabilité des poursuites. Il n’a pas été suivi par le tribunal, qui a déclaré les préventions établies, sauf la tentative de viol au bénéfice du doute, et condamné Jean à 3 ans de prison, mais avec sursis, vu le temps écoulé. Il devra en outre payer près de 6 000 euros aux victimes.

 

 


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