
C’est encore une histoire terrible de maltraitance sur un enfant que le tribunal correctionnel doit traiter : une maman est poursuivie pour traitement inhumain pour avoir par deux fois brûlé gravement sa petite fille. Elle risque 4 ans de prison.
Loana (prénom d’emprunt), 31 ans, est la maman de trois enfants. C’est sur sa petite fille âgée d’un an et demi lors des premiers faits qu’elle est accusée d’avoir brûlé volontairement les mains dans l’eau bouillante, ce qu’elle nie : « Le boiler étant cassé, j’étais obligée pour préparer le bain de faire chauffer de l’eau dans une bouilloire que je transférais ensuite dans un seau. J’étais occupée dans une autre pièce lorsque j’ai entendu la petite hurler. Elle avait les mains brûlées, elle a dû plonger ses mains dans le seau. Je lui ai retiré son gilet, la peau venait avec. J’ai alors appelé une ambulance. » L’enfant a dû être hospitalisée et subir une greffe de peau. C’était en avril 2019.
L’affaire aurait pu passer telle quelle, si ce même genre de fait ne s’était pas produit deux ans plus tard, cette fois dans une baignoire. « Le mitigeur étant défectueux, j’ai mis un fond d’eau chaude, puis je rajoutais de l’eau froide. J’ai vu la petite enjamber la baignoire, et sauter dans l’eau chaude. Je l’ai retirée immédiatement, je n’ai jamais imaginé qu’elle allait sauter dedans. » Ayant les pieds brûlés, l’enfant a été transférée au CHU, où les médecins constatent qu’elle n’a pas de brûlures sur la plante ni aux doigts de pied. « C’est normal, puisqu’elle a sauté dans l’eau » rétorque la prévenue, qui avoue qu’elle est bipolaire, mais qu’elle prend une médication qui la calme.
Des explications nébuleuses et peu plausibles
La répétition de ces incidents la rend cette fois suspecte de maltraitance volontaire. Ce qu’appuie Me Bertrand Thomas, partie civile pour l’enfant : « C’est l’école qui s’est inquiétée de l’absence de l’enfant sans explication et en averti les autorités. Ses explications sont nébuleuses et contradictoires pas très plausibles, et ne correspondent pas aux expertises médicales. En outre, on a démontré que vu sa taille, la petite n’a pas pu enjamber la baignoire »
Même son de cloche chez Mme Elodie Herman, ministère public,qui constate qu’il est impossible que ses blessures soient purement accidentelles. C’est plutôt comme si elle avait versé l’eau bouillante sur les pieds de la gamine. Il y avait bien un mitigeur sur la baignoire, qui était très haute. Dans le premier cas, elle se contredit en parlant parfois de casseroles puis de bouilloire. Elle souligne que la prévenue a déjà été internée en 2016 après avoir donné un coup de couteau dans le dos de son père. Elle réclame 4 ans de prison.
Pour sa défense, Me Lambert ne pense pas qu’elle soit une mère qui puisse brûler volontairement son enfant. Elle a des problèmes psychiatriques, mais en a conscience et se soigne pour cela. Il demande que les faits soient qualifiés de blessures involontaires par manque d’attention.
Jugement dans un mois.
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