Elle avait sauté d’un 2ème étage pour fuir son compagnon

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Elle avait sauté d’un 2ème étage pour fuir son compagnon

C’est une nouvelle fois une affaire de violence qualifiée de terrifiante par la partie civile qu’a examinée le tribunal correctionnel : une jeune femme a dû sauter d’un 2ème étage pour échapper à son bourreau, lequel risque 3 ans de prison.

C’est en effet une affaire peu ordinaire, qui a vu un jeune homme de 20 ans, Kevin (prénom d'emprunt), poursuivi au départ pour tentative de meurtre sur sa compagne Michèle (prénom d’emprunt). Le jeune homme, au grand dam du tribunal, est absent à l’audience, car il vit pour le moment à Marrakech où il s’est réfugié, étant sans le sou, chez son frère, lui-même condamné à plusieurs reprises notamment pour escroqueries.

Au travers d'une verrière

« Les sept mois qu’ils ont vécus ensemble aura été un véritable enfer pour elle, entre les coups, les disputes, et l’emprise qu’il exerçait sur elle », dira Me Uerlings. Jusqu’à cette date du 22 mai 2023, quand une nouvelle dispute survient, suite à un coup de fil de Kevin à sa maîtresse. La scène qui suit est terrifiante, selon les mots de Me Uerlings. Après des coups allant jusqu’à un étranglement sévère en la soulevant de terre, moment où Michèle a bien cru y passer, celle-ci n’a d’autre ressources que de tenter de fuir par une fenêtre, d’où Kevin aurait tenté de la pousser. Puis la jeune femme, en panique, ne voit plus comme solution pour échapper à un sort funeste que de sauter d’une autre fenêtre située au 2ème étage, traversant au passage une verrière. La police est tombée sur un Jason torse nu auprès de sa victime,  « crevant de mal » selon elle, refusant même qu’on appelle une ambulance !

Tentative d'empoisonnement ?

Deux ans après ces faits sauvages, Michèle souffre toujours de séquelles d’ordre psychiatrique et de troubles post traumatiques. Raison pour laquelle Me Uerlings réclame 5.000 euros provisionnels sur un dommage estimé à 100.000 euros ! Le ministère public, où siège Mme Stoffels, signale que Michèle avait déjà déposé plainte un mois plus tôt pour divers faits de violence. Elle avait en outre parlé de dépôt de Xanax dans ses boissons, de séquestration le jour des faits et de son addiction à différentes substances, dont la codéine et le cannabis. A cela, dans son audition par la police, Kevin l’avait traitée de menteuse, sa plainte ayant été instiguée selon lui par sa famille. Quant à la séquestration, il l’explique par le fait qu’il a fermé la porte à clef par peur qu’elle reprenne le volant, étant jeune conductrice. Il reconnaît cependant une relation disons véhémente. Le ministère public décrit une personnalité borderline, constamment sous influence, violente, sa maîtresse se plaignant également de diverses violences. C’est pourquoi elle réclame 3 ans de prison ferme et 1.600 euros d’amende.

Une relation toxique

Pour sa défense, son avocate Me Peutat plaide que Kevin sait qu’il est allé trop loin, mais qu’il vivait une relation toxique avec une personne qui avait des réactions épidermiques, et qui avait exagéré les violences subies. Contestant certains faits, notamment l’empoisonnement et la séquestration, elle sollicite un sursis probatoire. Jugement dans un mois.

 

 


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