La clinique psychiatrique des Frères Alexiens a fait de la santé mentale sa priorité. Avec le temps, la prise en charge des personnes souffrants de troubles psychiques a évolué. Portrait d’une institution séculaire en constante évolution !
Depuis la fondation de la clinique psychiatrique par les Frères Alexiens en 1876, le château de Baelen dont les origines remontent au XIVᵉ siècle a bien changé. L’institution psychiatrique n'a cessé de grandir et d’évoluer. L’année 1968 marquera le début d’une ère nouvelle ; on parlera désormais non plus de malades à enfermer mais bien de patients à accompagner. Les mots : revalidation, reconstruction et réinsertion ne tarderont plus à être prononcés. La clinique s’ouvre au monde. Le mot « folie » est remplacé par les termes « santé mentale ».
La santé mentale - précise Martin Desseilles, médecin en chef à la clinique psychiatrique des Frères Alexiens - est une réalité à la fois personnelle et médicale. Ce qui était moralisé autrefois dans la folie et l'exclusion d'autrui est maintenant source d'une demande et d'aide qui peut être apportée aux individus qui ont des difficultés dans leurs émotions, dans leurs comportements, dans leurs pensées.
Dépression, addictions et troubles liés à la consommation de drogues ou d’alcool, mais aussi anxiété, phobies, troubles de comportement alimentaires, troubles de la personnalité sont autant d’exemples de maladies que l’on rencontre aujourd’hui dans notre société. Elles affectent des personnes fragilisées issues de toutes les couches de la population sans distinction de sexe, d’âge ou encore de classe sociale. Rien que l’année dernière, ce sont 1824 patients qui ont été pris en charge ici dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire.
Toute cette approche pluridisciplinaire nécessite des temps de concertation, d'échanges, de transmission pour pouvoir avoir un fil rouge dans des soins qui doivent continuer de l'extérieur d'une hospitalisation vers une hospitalisation ou d'une hospitalisation vers l'extérieur de hospitalisation ou entre différentes personnes travaillant pour le bien-être d'un patient déterminé à l'extérieur de l'hôpital. Ces soins sont donc faits en réseau. C'est ce qu'on nomme des réseaux de soins.
Après 150 années d’existence, la clinique se projette vers les 150 prochaines et nourrit plusieurs projets, dont le développement d’une unité de soins psychiatriques “de haute intensité et de soins intensifs” ou HIC qui se base principalement sur l'implication du patient dans son parcours de soins.
C'est avoir des soins plus flexibles, plus courts, impliquant les proches, les familles, avec des concertations importantes où il est possible de faire appel de manière extrêmement brève et transitoire à l'hospitalier, mais que l'hospitalier ne devienne pas le centre de la prise en charge, mais soit bien en réseau. Et ça nécessite, pour avoir des soins intensifs, d'un personnel adapté, d'infrastructures adaptées. Il faut aussi que les patients soient participatifs, que les familles comprennent bien ces changements qui se font avec ce qu'on appelle l'"empowerment" et donc rendre le pouvoir et la possibilité aux personnes d'être des acteurs, des artisans de leur reconstruction et de leurs soins dans leur vie.
Cette évolution des soins en matière de santé mentale se lit aussi à travers les murs de cette institution qui s’est au fil du temps métamorphosée et ce n’est pas terminé. Aujourd’hui, 453 personnes travaillent à la clinique pour le mieux-être de milliers de personnes. C’est dire l’importance de cette institution séculaire.
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