La Ville de Verviers a décidé de serrer la vis concernant les magasins de nuit. Un règlement existe depuis 2007 mais il n’avait jamais été réellement appliqué. Le bourgmestre veut désormais remettre de l’ordre et limiter les nuisances pour les riverains.
Des vitrines éclairées tard dans la nuit, des clients qui entrent à toute heure… Les night shops font partie du paysage verviétois. Mais ils sont aussi devenus, pour certains habitants, une source de nuisances. Aujourd’hui, la Ville de Verviers a décidé d’agir. "Je ne mets pas tout le monde dans le même sac mais on a vu à certains endroits des nuisances, notamment dans le centre-ville : vente d'alcool à des mineurs, vente de cigarette à la pièce, vente d'objets interdits comme des cigarettes électroniques jetables. On est donc là face à un phénomène de sécurité publique. En tant que bourgmestre, on se doit d'agir", explique Maxime Degey, bourgmestre de Verviers.
"Nous ne sommes pas demandeurs de ce type de commerce!"
En 2007, un règlement avait été voté par le conseil communal. Il fixait les conditions précises d’ouverture des magasins dits "de nuit". Mais ce texte est resté lettre morte pendant 17 ans. "On a vu ces dernières années une prolifération de ce genre de commerce. Certains s'installent même dans des zones plus rurales. Or on n'est pas demandeur de ce type de commerce même si je suis sensible à la liberté d'entreprendre. Mais malheureusement, dans ce cas-ci, on voit que les commerces ouverts la nuit apportent des nuisances. On sait d'ailleurs qu'en centre-ville, on a des problèmes liés à Batopin (un bancontact où il y a eu des agressions ces derniers temps ou des bagarres, ndlr). On voit que ces problèmes sont multipliés par la présence de ces night-shops et le fait qu'ils ne jouent pas le jeu, qu'ils ne respectent pas les règles", ajoute Maxime Degey.
Plusieurs exploitants rappelés à l'ordre
26 exploitants ont déjà reçu un rappel à l’ordre. Concrètement, pour être désormais considéré comme magasin de nuit, l’exploitant doit :
▪️ Vendre uniquement des produits alimentaires et ménagers
▪️ Ne pas dépasser les 150 m² de surface
▪️ Fermer entre minuit et 18h
▪️ Avoir une signalétique "magasin de nuit"
▪️ Obtenir une autorisation du Collège communal
Peu de gérants de night shops ont souhaité s’exprimer devant notre caméra. Certains semblent ne pas être au courant, d’autres n'ont pas l'air inquiet.
Des sanctions lourdes en cas d'infraction
Chaque exploitant est désormais tenu de se prononcer officiellement sur le statut de son établissement. Faute de réponse officielle dans un délai d’un mois, les commerces seront automatiquement requalifiés comme "magasins de jour", avec toutes les conséquences que cela implique. En cas d’infraction, des sanctions sont prévues. "Cela peut aller jusqu'à la fermeture administrative du commerce. Cela peut être des amendes pour le gérant. Mais en cas de récidive, ça peut être du pénal donc la prison", précise le bourgmestre.
Pour la Ville de Verviers, il s’agit de restaurer un équilibre : garantir la liberté d’entreprendre, sans sacrifier la qualité de vie des riverains. Reste à voir si tous les exploitants se mettront en conformité… ou si certains night shops devront bientôt baisser définitivement le rideau.
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