Comme à peu près dans toutes les communes de Wallonie, les débats des conseils portent en cette fin d’année sur la fiscalité à venir. A Dison hier soir, ils furent même acérés, voire incendiaires !
Il incombait à l’échevin des finances Regis Decerf de dessiner l’esquisse de ce que sera dans les prochaines années la fiscalité à Dison, qui ne s’annonce pas très rose... La faute selon l’échevin aux autres niveaux de pouvoir, le fédéral et le régional. Et de citer un certain nombre de mesures venues d’en haut « que nous subissons de plein fouet et qui se traduisent par quelques millions d’euros, mais ce qui n’est rien à côté de ce qui nous attend, comme par exemple les mesures sur le chômage, mais bien d’autres. Ce qui nous oblige à ajuster notre fiscalité restée assez basse depuis les années 2010 d’une manière modernisée, lucide et responsable ». Et c’est donc les deux principales taxes, celle sur les personnes physiques et celle sur l’immobilier restées stables depuis des années qui doivent être « ajustées ». La première passera du taux de 7,9% à celui de 8,2%, et l’autre d’un taux de 2500 centimes additionnels à 2.700, « des taux qui restent raisonnables en regard de ce qui se pratique dans les communes voisines qui sont au maximum des taux permis mais bien nécessaires pour assurer la qualité de vie et les services de la commune » assure l’échevin des finances. D’autres taxes comme celle sur les déchets font l’objet de quelques ajustements.
La fête sur le Titanic
Il ne fallait pas s’attendre à un concert de louanges ni même à une seule note, mais c’est à boulets rouges que Jefferson Arnauts, an nom du groupe d’opposition Odas, a tiré sur la majorité socialiste : « Vous refusez toujours d’admettre vos erreurs de gestion, c’est toujours pour vous la faute des autres. » Et de citer un certain nombre de manquements qui selon lui auraient coûté pas mal de millions à la commune. « Et puis, il y a un an tout juste, n’avez-vous pas fait la promesse électorale sur le plateau de Védia de n’augmenter aucune taxe. Votre gestion est une gestion bâtie sur un coin de table, sans trajectoire budgétaire. J’ai peur. Car vous êtes comme sur le Titanic, en train de faire la fête sur le pont alors que se profile un iceberg. »
Une planche à billets dans la cave ?
La réponse de Regis Decerf n’est pas moins cinglante. « Vous aimez bien lancer des choses comme ça en vrac, en mélangeant tout, et notamment les budgets. Mais toutes les communes, même celles non-socialistes, seront impactées, et à notre place, vous feriez la même chose, au lieu de promettre électoralement une piscine extérieure. Vous cachez donc une planche à billets dans votre cave ? ». Le vote taxe par taxe, ce qui est rare, est sans surprise : majorité contre opposition, avec selon les cas, quelques abstentions.
Une panne et une disparition curieuses
On retiendra encore deux choses de ce conseil : la panne technique qui a empêché de nombreux citoyens ( !) de suivre leurs élus en direct, et la nomination de l’ex-échevin Stéphan Mullender au titre d’échevin honoraire, après avoir exercé cette fonction pendant 20 ans. Une nomination qui aurait dû avoir lieu en juillet dernier, en même temps que celle de l’ex-échevine Pascale Gardier, mais qui n’a pu avoir lieu car un document le concernant avait curieusement disparu de la commune.
Sur le même sujet
Recommandations
Budget 2026 : la Province de Liège vise l’équilibre, malgré les incertitudes
Fabien Crutzen (CSC): "L'enseignement est méprisé par les politiques"
La patinoire de Noël et des limitations de vitesse au menu du conseil communal de Welkenraedt