
C’est un cas assez spécial en matière de drogue : un particulier exploitait tout seul une plantation de cannabis dans sa cave à Lierneux. Il encourt jusqu’à 2 ans de prison, mais surtout jusqu’à 200.000 euros de confiscation !
C’est un cas assez rare en matière de stupéfiants : Robert (prénom d’emprunt), 43 ans, a monté tout seul comme un grand, une vaste plantation de cannabis de quelque 400 plants. Et ce dans la cave de son domicile, où il habitait avec sa femme et trois enfants ! Sans apport d’une quelconque filière, seulement un contact moldave à Liège à qui il refilait le fruit de ses récoltes par kilo. Il avait acheté lui-même les plants à Maastricht pour 2.800 euros ainsi que le matériel nécessaire, un investissement de quand même 6.000 euros. Il avoue avoir réalisé 4 récoltes de 2020 à juillet 2023, date de son arrestation, soit de 5 à 6 kilos par récolte. Soit encore un gain estimé au bas mot à 75 000 euros. ! « Un fameux cadeau de Noël » s’exclame le juge André, qui lui fait remarquer que ce n’était pas une culture anodine, que son produit était vendu notamment à des jeunes parfois de 14 ans dont le cerveau n’est pas fini, et chez qui il peut causer des dégâts considérables.
Comparaissant libre devant le tribunal correctionnel après avoir effectué deux mois de détention préventive, il explique qu’il était dépendant depuis des années du cannabis, ainsi que sa femme, et qu’il cultivait deux plants chez lui. « Elle était en plus alcoolique, et tout cela devenait coûteux. Devant mes difficultés financières, j’ai eu l’idée de monter ma propre plantation, en dehors de toute filière criminelle à part mon seul contact à Liège, un Moldave J’ai fait tout cela moi-même !
L'appât du gain
« Oui, mais vous avez ainsi inondé un marché criminel » rétorque Mme Albert, ministère public, qui doute fort que les récoltes se soient limitées aux quatre qu’il avoue. « Et tout ça en famille, devant vos enfants, dont l’aîné de 17 ans s’est mis à fumer du cannabis lui aussi ». Pour elle, il n’a agi que par appât du gain, sachant qu’il avait un travail, un revenu de 3 300 euros plus 2 000 euros provenant des loyers d’un immeuble. Selon les calculs de la police, sachant qu’il ne faut que 11 semaines pour que les plants arrivent à maturité, la police a calculé que les gains ont pu monter jusqu’à 200 000 euros, somme dont elle réclame la confiscation. Plus deux ans de prison et 8 000 euros d’amende.
Des montants que son avocat Me Rodeyns considère comme excessifs. D’autant plus que son client est fort diminué, ayant fait un AVC et souffrant de neuropathie, qui le handicape fortement pour marcher. « Sa femme l’a quitté, il ne consomme plus rien et vit du seul revenu de la mutuelle. Il est déjà en état de souffrance et de fragilité, il ne faudrait pas le plonger dans la précarité totale » plaide-t-il en sollicitant une peine de probation autonome, c'est-à-dire qu’aucune sanction ne soit prononcée moyennant des conditions à respecter.
Jugement dans un mois.
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