L’automobile évolue sans cesse mais l’artisanat, le vrai, ne disparaîtra jamais. Direction Juprelle, chez Marilyn, sellière automobile. Ici, chaque point de couture raconte une histoire.
« La sellerie, je l’ai découverte grâce à mon mari qui, un jour, m’a demandé de refaire un siège dans lequel il y avait un trou de cigarette. Mais je ne savais pas comment faire… Je me suis informé et appelé plusieurs personnes. Je suis alors tombé sur Roland via du bouche-à-oreille. IOL m’a accueilli bras ouverts et m’a montré comment faire ».
Pousser la porte de l’atelier de Marilyn, à Juprelle, c’est comme entrer dans une bulle hors du temps. Au centre de la pièce, une BMW E36 cabriolet de 1994 attend patiemment qu’on lui redonne son âme. Mais avant de retrouver son élégance d’origine, la belle doit se déshabiller : La restauration commence toujours par un retour à l’ossature, comme un voyage à rebours. « Avec le client, j’essaye de rester le plus proche du véhicule d’origine. C’est d’autant plus important dans les véhicules oldtimers », raconte Marilyn.
Dans l’atelier, un ballet entre cuir et patience
Autour d’elle, le décor raconte l’histoire du métier : peaux suspendues comme des draps nobles. Sur son établi, Marilyn choisit ses cuirs comme on choisirait un tissu précieux pour une tenue de haute couture. « On des cuirs qui sont plus souples, d’autres plus durs ou plus faciles à travailler. Avec une certaine élasticité dans la matière. Pour la sellerie automobile, chaque cuir est très fin. Ceux plus épais seront utilisés pour des selles de chevaux ou pour les ceintures, la maroquinerie, les sacs ou les chaussures ».
Travailler le cuir, c’est un dialogue silencieux. Chaque geste se veut sûr, précis, sans retour. « Ca sent bon. J’adore toucher le cuir et sentir son odeur ».
Dans la restauration automobile, la patience est une alliée incontournable : ici, refaire un seul siège demande au minimum cinq heures, et parfois davantage lorsque les mousses, fatiguées comme un vieux matelas, doivent elles aussi être remplacées.
« Si on m’avait dit il y a dix ans que je serais sellière automobile, j’aurais rigolé », s’amuse Marilyn Vansnick qui, à 34 ans, s’est offerte une seconde vie professionnelle, guidée par un artisan chevronné qui lui a transmis plus qu’un métier : une philosophie. Celle du travail bien fait, du respect de la matière, de la transmission d’un savoir-faire rare.
Aujourd’hui, son rêve est clair : ouvrir un jour son propre atelier à Aubel. Continuer à redonner vie aux intérieurs d’anciennes, une couture après l’autre, et faire durer un métier qui, comme les voitures qu’elle restaure, mérite d’être préservé.
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