A Spa, les caillebotis de la Fagne de Malchamps sont en très mauvais état. Le DNF, le Département de la Nature et des Forêts , souhaite les remplacer par des chemins empierrés et a d’ailleurs introduit une demande de permis auprès de la Région wallonne. Mais les groupes d’opposition Osons Spa et Alternative-plus ne veulent pas en entendre parler. Ils veulent conserver et remettre en état les caillebotis.
Ils sont des millions de pieds à avoir fouler ces caillebotis de la Fagne de Malchamps. Mais voilà, ces petites lattes se font vieilles, elles pourrissent, cassent : il faut donc les remplacer...Et ça a un coût! On estime qu’un mètre courant de caillebotis a une valeur d’environ 100 euros. Pour le DNF, le département nature et forêt de Wallonie, remplacer ces caillebotis par des chemins empierrés serait dès lors moins onéreux. "Un cailleboti, ça coûte très cher", assure Nicolas Denuit, chef du DNF pour le cantonnement de Spa. "Sur 50 ans, un cailleboti, on l’estime à 10 fois le prix d’un empierrement. On parle d’un budget estimé à 650 000 euros au total. Le problème surtout, c’est qu’il faut le répéter tous les 8 ans environ (la durée de vie d’un cailleboti en moyenne, ndlr). C’est donc très cher."
Le DNF a introduit un permis auprès de la Région Wallonne en ce sens. Toutefois, tout ne devrait pas être empierré, d’autant que le DNF a investi plus de 10.000 euros cette année pour réparer les caillebotis. "Le permis tel qu’introduit prévoit le remplacement d’un peu plus de 3 kilomètres. Le but est de maintenir les caillebotis de la Tour de Bérinzenne jusqu’au monument des aviateurs. Puis au-delà, la solution maximaliste serait de pouvoir empierrer la partie qui va de la tour radar à la Croix Potier", précise Nicolas Denuit.
Si la solution préconisée par le DNF est moins chère, pour l’opposition spadoise, il n’est pas question de remplacer ces caillebotis par un empierrement. "L’empieremment est beaucoup moins beau et beaucoup moins praticable pour les PMR ou les parents avec poussettes par exemple", rétorque Fabienne Dorval, conseillère communale "Alternative-plus".
De son côté, Laurent Janssen, conseiller communal "Osons Spa", explique son groupe a déposé une motion pour la préservation des caillebotis. "On n’est pas absolument fou furieux pour dire de garder pour garder mais on pense que c’est vraiment un patrimoine historique et naturel qu’il est important de préserver. Le préserver pas à n’importe quel prix mais c’est parce qu’on a tous eu l’habitude d’avoir marché sur ces caillebotis, de se ressentir léger. C’est un peu comme un tapis rouge pour arriver vers la nature", confie-t-il.
Plus Esthétique, plus pratique, un patrimoine naturel, et si ça coûte plus cher, l’opposition propose des solutions. "Nous avons aussi étudié les prix. Jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas convaincu par ce que nous avons vu et entendu. Je pense qu’il y a plusieurs devis à faire. Il y a peut-être plusieurs possibilités techniques de pose. Il y a peut-être aussi le recours à certains bénévoles. Et alors une des solutions aussi à laquelle nous avons pensé, c’est de se mettre à plusieurs communes de façon à faire réduire les prix", répond Laurent Janssen.
Ces caillebotis qui font une partie de la beauté de la Fagne sont-ils voués à disparaître ? La Région Wallonne a un peu plus de 100 jours pour trancher.
Renaud Collette
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