L’émission « Je vous dérange » diffusée vendredi dernier sur RTL-TVI et consacrée aux chômeurs et malades de longue durée suscite de nombreuses réactions. C’est particulièrement le cas à Verviers, où le programme a été tourné en grande partie.
Trois jours après sa diffusion, le reportage polémique continue de faire des vagues. Nous sommes retournés là où tout a commencé : rue de Dison, à Verviers. Ici, le sujet divise toujours. Devant la caméra, la plupart préfèrent se taire. Mais beaucoup n’ont pas digéré l’image renvoyée du quartier : celle de bénéficiaires d’allocations, de chômeurs ou de malades de longue durée… dépeints sous un jour stigmatisant. « Ça m’a choqué dans un certain sens dès le moment où le journaliste savait à qui il posait ses questions. Et aussi qu’on mette tout le monde dans le sac. Certes, ça reflète une partie de la population mais tout le monde n’est pas comme ça », explique un commerçant de la rue.
D’autres, plus nuancés, reconnaissent qu’il y a aussi une part de réalité. « Des fraudeurs, il y en a partout. Ici, les gens vivent assez mal l’image rendue par le reportage parce que c’est une des rues les plus vivantes de Verviers avec beaucoup de commerces comparativement au centre-ville », souligne un autre riverain.
Les autorités répondent à la polémique
Ciblée par de nombreuses critiques, la présidente du CPAS, Gaëlle Denys, n’a pas souhaité répondre directement à nos questions. Sur ses réseaux sociaux, elle explique que ses propos ont été tronqués et sortis de leur contexte. « Je condamne la fraude sociale. Avec les équipes du CPAS de Verviers, je la combats au quotidien ! J’ai voulu démonter les préjugés qui pèsent sur les personnes en difficulté et rappeler la rigueur du travail mené par les services sociaux. Les bénéficiaires du CPAS sont soumis à de nombreux contrôles et l’action sociale est encadrée par des procédures strictes. Ces dispositifs sont légitimes et nécessaires. Je regrette sincèrement la manipulation grossière de mes propos conduisant à abîmer l’image que ce montage a pu renvoyer du CPAS de Verviers, une institution que je respecte profondément et que je défends avec conviction », écrit-elle.
De son côté, le bourgmestre de Verviers, Maxime Degey, reconnaît que les faits rapportés existent, tout en soulignant les réactions d’indignation qu’il a reçues durant le week-end. « J’ai eu des messages de personnes qui expliquaient qu’elles travaillaient 40 à 45 heures par semaine sans les mêmes revenus que celles interrogées. D’autres racontent qu’elles ont été blessées et que leur employeur les a fait revenir au travail. Il y a eu des réactions qui ont clivé la société, mais le journaliste Frédéric Deborsu n’a pas inventé les témoignages. Et en comparaison avec d’autres situations de nos citoyens qui se lèvent et travaillent le matin, il y a effectivement un déséquilibre dans notre société qui pose question », explique-t-il.
Un débat loin d’être clos
Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos. Entre ceux qui dénoncent les abus du système et ceux qui critiquent la caricature du reportage, la polémique ne fait que commencer. Et le sujet pourrait prochainement s’inviter à un niveau politique plus large.
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