Père et fils comparaissant tous deux détenus devant le tribunal correctionnel pour le même motif, la vente de drogue, le cas est assez rare. Le père est un vieux routier de la chose, tandis que le fils a suivi ses traces.
On est le 17 juin dernier, au Mont du Moulin à Verviers, lorsque des policiers observent le manège suspect de deux hommes, Bernard, 23 ans et Alfred (noms d’emprunt), manifestement un échange de drogue, et ce juste devant le domicile du père de Bernard, un certain Hubert (idem) bien connu de la justice pour avoir été déjà condamné trois fois pour ce motif.
Les deux hommes sont interpellés, et sur Alfred on trouve pas moins de 43 pilules d’ecstasy et autres substances interdites. Il ne se gênera pas pour dire que Bernard est son fournisseur patenté depuis huit mois, et même qu’il lui a dit fabriquer lui-même ou son père certaines drogues, comme la kétamine. Une perquisition au domicile du père permettra de découvrir des lots de différentes drogues ainsi que du matériel d’emballage, mais rien qui permette d’en fabriquer.
Un lingot d'or de 10 000 euros !
A l’audience du tribunal correctionnel, où Alfred bien que détenu était absent, Bernard ne pouvait qu’admettre la réalité, puisqu’il avait été pris sur le fait. « Mais je ne suis qu’un petit dealer, de l’ordre de 100 à 200 grammes par semaine. » Il admettait toutefois avoir réalisé un bénéfice mensuel de 3.600 euros, ce qui n’est pas rien. Interrogé sur l’achat à Ans d’un lingot d’or valant 10.000 euros, il a cette réponse évasive : Je n’étais qu’un intermédiaire, pour un ami » sans dire lequel, évidemment.
Quant au père, surnommé Obélix dans le milieu, il contestait toute intervention dans le trafic. « Je ne savais rien. Le matériel saisi ? C’était à mon fils. Une fois je l’ai surpris à vendre, et j’étais vraiment pas content. » Il avait dit aussi que les trois ans passés en prison, suite à une condamnation à 4 ans de prison, plus deux ans sous bracelet électronique lui ont suffi. Mais pourtant, on a trouvé dans son téléphone des vidéos et des messages significatifs de ventes signés Obélix. Et deux consommateurs impliquent père et fils, et l’un d’eux dit qu’il a même vu des bidons d’acide servant à la fabrication de drogue chez lui. « Mais on n’a rien trouvé de tel chez moi, alors que la perquisition avait été faite par surprise » avait-il rétorqué.
Obelix risquait 3 ans de prison, mais il est acquitté
Pas de quoi démonter Mme Albert, qui estimait qu’il y a assez d’éléments au dossier, ne serait-ce que les messages clairs quant à une vente de stupéfiants, pour l’impliquer lui et son fils, ainsi que le troisième larron Alfred, dans cette activité de vente. Elle réclamait 3 ans de prison pour « Obélix », 2 ans de prison pour Hubert, et de 18 mois de prison pour le fils Bernard, qui lui n’a pas de casier et qui a son jeune âge pour encore revenir dans des bons rails. Et en outre, elle réclamait la confiscation de 43.000 euros, soit les bénéfices illégaux avoués sur un an.
Verdict surprenant
Le verdict est assez surprenant : le père est acquitté, le tribunal estimant les charges contre lui non établies, le fils Bernard écope de 18 mois de prison, avec sursis probatoire, et Alfred de 2 ans de prison. Avec en outre 22.000 euros de confiscation et plus de 3.000 euros de frais de justice, des sommes qui sont sans doute illusoires pour l’Etat à récupérer un jour.
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