C’est une des nouveautés de la rentrée: l’interdiction des smartphones et objets connectés dans les écoles francophones. Objectifs? Favoriser les interactions sociales et éviter les ruptures d’attention. Le point au Collège royal Marie-Thérèse de Herve.
Pas de casiers à l’entrée où déposer son smartphone au Collège royal Marie-Thérèse de Herve, ni de boîtes fermées dans les classes, mais des pochettes anti-ondes qui ont été choisies pour mettre en application le nouveau décret.
« Avec le smartphone, en somme, il y a souvent des notifications qui arrivent. On peut être tenté de les regarder, explique Christian Jacquet, directeur du Collège royal Marie-Thérèse de Herve. Pour éviter cela, le smartphone est placé dans la poche, il y a une sorte de coupure des ondes, ce qui évite alors à l'élève d'être tenté d'aller chercher son smartphone pour regarder».
Favoriser les interactions sociales
Si l’établissement voit plutôt d’un bon œil cette interdiction pour favoriser les interactions et la déconnexion, qu’en est-il des élèves? Les avis sont partagés.
Les années antérieures, dans cette école, le smartphone était déjà interdit mais il était autorisé à certains moments. En classe, la règle était bien suivie, moins en dehors… "On l'utilisait mais quand même de façon modérée donc ça allait, explique un élève. Maintenant, je trouve que quand on va sortir de l'école, on va être dessus tout le temps, dans le bus, à la maison. Donc quand on va rentrer étudier, c'est compliqué". Aucun aspect positif alors ? "Bah si, si, quand même, parce que déjà en classe, c'est sûr qu'on va être beaucoup moins distrait. Et aussi pour la communication avec les potes".
Un tiers des jeunes se disent distraits par les smartphones en classe
La présence ou l’absence de smartphone a aussi un impact au niveau scolaire. Dans la dernière enquête PISA, réalisée auprès d’élèves de 15 ans dans les pays industrialisés, un tiers des jeunes se disaient distraits par leurs smartphones ou les notifications d’autres élèves. La concentration des jeunes s'en trouve perturbée. Les notifications coupent leurs pics de vigilance. "Que ce soit dans un milieu favorisé ou défavorisé, les élèves qui gardent leur téléphone en classe ont des performances vraiment très inférieures à ceux qui ne le gardent pas. Et c'est conséquent parce que chez nous, c'était deux fois plus fort que dans l'OCDE, c'est quasi l'équivalent en termes de points PISA d'une année scolaire. Donc, c'était un impact très conséquent", soutient Ariane Baye, professeure en Sciences de l’Education à l'Université de Liège.
D’après cette même enquête PISA, les seules écoles qui parviennent pour l'instant à limiter l’impact négatif du smartphone sont celles qui l’interdisent. Purement et simplement.
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