Chômage limité à 2 ans: les CPAS sous pression

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C'est une des réformes majeures de l’Arizona: les indemnités de chômage seront limitées à 2 ans maximum en janvier 2026. Les CPAS craignent de ne pas pouvoir faire face à l'afflux de chômeurs en fin de droit et une multitude de drames sociaux.

Les travailleurs du CPAS sont surchargés. En 15 ans, les assistants sociaux ont vu leurs dossiers doubler alors que leurs collègues n’augmentaient que de 10%. En janvier, les allocations de chômage seront limitées à deux ans. 100.000 chômeurs devraient être concernés. Un tiers de ceux-ci se dirigerait vers le CPAS pour obtenir un revenu d’intégration sociale.

400 à 1300 demandes en plus au CPAS de Verviers

"C'est compliqué, en fait, d'avoir des chiffres précis, parce qu'on nous dit que 30 % du nombre total viendra au CPAS, explique Gaëlle Denys, présidente du CPAS de Verviers (PS-IC). Si on écoute les chiffres du ministre, c'est 400 personnes. Si on écoute les chiffres des syndicats, c'est 1300. Donc, nous, on tape un peu au milieu. Voilà, on fera en fonction de ça. C'est une crise qui nous attend. On le voit en tout cas de cette manière-là, pas pour le côté négatif, mais pour se dire qu'on va devoir gérer ça comme on a géré des crises précédentes".

Trop de flou

En prévision, le CPAS de Verviers met sur pied une réserve de recrutement, mais dur de s’organiser quand le flou demeure.

"Il faut nous mettre en ordre de marche. C'est quoi ? C'est nous garantir des budgets pour le paiement du revenu d'intégration. On a eu les apaisements pour 2026. Merci beaucoup. On attend la confirmation, signale Alain Vaessen, le directeur de la Fédération des CPAS wallons. Et deuxièmement, c'est de prévoir aussi un budget complémentaire pour les frais de fonctionnement et le personnel pour aider toutes ces personnes-là, qui vont venir s'ajouter déjà à la masse actuelle". Janvier 2026, c’est aussi dans seulement 6 mois.

Une réforme qui va peser sur les finances communales ?

Contrairement aux allocations de chômage à 100% prises en charge par le fédéral, une partie du Revenu d’intégration sociale est prise en charge par les communes. Laquelle? C’est en cours de négociation.

"La réforme vise à augmenter le taux d'emploi (...). On a plus de 45 % de nos demandeurs d'emploi qui sont au chômage depuis plus de deux ans. Et à côté de ça, on a des offres d'emploi dans les entreprises qui ne sont pas pourvues. Donc, je pense qu'il faut développer un nouveau modèle dynamique d'activation de l'emploi pour permettre à ces personnes qui vivent de revenu de remplacement de pouvoir trouver un emploi. Un emploi, c'est positif, ça donne une identité sociale, ça donne une stabilité et c'est quand même le meilleur rempart contre la précarité et la pauvreté", soutient. Isabelle Hansez- Député fédérale Les Engagés.

D’après la littérature, un tiers des chômeurs pourraient retrouver du travail. Un tiers des chômeurs en fin de droit renoncerait à des prestations sociales et disparaîtrait des radars. Et ça, ça inquiète les CPAS aussi.


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