Présenté hier soir à l’équilibre au conseil communal, le budget ordinaire 2026 de la Ville de Herve masque une situation financière tendue.
L’équilibre est obtenu grâce à un prélèvement ponctuel de 250.000 € dans les réserves. « L'année 2026 s'annonce avec son lot de défis financiers pour notre commune… », souligne l’échevin des Finances Philippe Dumoulin (HDM).
Les recettes et dépenses s’établissent à 26,8 millions d’euros, en hausse de 2,47 %. Le précompte immobilier progresse de 7 %, mais d’autres recettes clés, comme les additionnels à l’IPP et les subventions APE, reculent. La dotation au CPAS dépasse 5 millions €, les frais de personnel s’élèvent à 9,5 millions €, et les frais de fonctionnement augmentent, notamment pour le 750e anniversaire de la ville. Le budget se clôture sur un boni symbolique de 473 €, révélant une marge de manœuvre très limitée.
4,2 millions pour le patrimoine et les grands projets
Le budget extraordinaire s’élève à 4,2 millions € et se concentre sur la rénovation du patrimoine et les projets structurants. L’Hôtel de Ville reçoit 355.000 €, la Tour panoramique 115.500 €, et plusieurs fabriques d’églises sont subventionnées. Les aménagements urbains du site du Try coûtent 350.000 €, les lotissements de la rue du Château 328.000 €, générant 0,8 million € de recettes futures. La transition énergétique reçoit 300.000 €, le chauffage CAMT et les écoles 200.000 à 250.000 €, et la prévention des inondations via le PGRI 355.000 €. L’entretien du patrimoine et le renouvellement du charroi communal représentent 427.500 € et 285.000 €. Dépendant à 95 % des réserves et emprunts, ce budget offre peu de flexibilité pour d’autres priorités.
EPH : un budget sous tension
Le groupe EPH a voté contre ce budget et s’inquiète d’un déficit structurel persistant et des transferts importants vers le CPAS et la RCA. Selon la consdeillère et cheffe de groupe Marie-Martine Schyns : « Les prévisions montrent toujours un déficit structurel, car l’augmentation des recettes reste trop faible pour compenser la hausse des dépenses ». La tour panoramique, dont le coût a atteint 2,8 millions € (1,3 million à la charge de la Ville), cristallise les critiques du groupe, qui estime que ce projet limite la capacité à financer d’autres priorités, comme le sport et les écoles.
Le PS met en garde contre l’austérité déguisée
Le PS, tout en reconnaissant les efforts de la majorité, alerte sur les risques d’austérité déguisée. « Herve s’en sort tout juste grâce aux fonds de tiroirs qui ont été râclés », rappelle la cheffe de groupe Chanelle Bonaventure. Les socialistes s’inquiètent de l’épuisement des provisions d’ici 2030, pouvant faire basculer les finances dans le rouge dès 2031. Bonaventure insiste : « Les services publics sont le premier rempart contre les inégalités et ne peuvent pas être affaiblis par des logiques purement comptables ». Malgré une gestion jugée prudente, le groupe socialiste a voté contre le budget, estimant qu’« une vision humaine et durable doit guider nos choix, pas seulement les chiffres ».
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