Malgré le plan Grand Froid activé depuis début novembre, les espaces d'accueil verviétois sont saturés. Contre leur volonté, ils sont obligés de refuser quotidiennement plusieurs personnes, qui passent donc la nuit dans la rue.
En septembre dernier, Gaëlle Denys, la présidente du CPAS de Verviers, avait déjà alerté à notre micro que le budget du plan Grand Froid alloué à l'arrondissement de Verviers serait insuffisant et qu'il y aurait à nouveau trop peu de lits disponibles par rapport aux demandes. En ce mois de décembre, cela se vérifie. Tous les espaces d'accueil verviétois sont saturés, à commencer par la maison Marie-Louise qui, malgré ses 96 lits dont 4 d'urgence pour les hommes et 1 logement d'urgence pour famille, doit refuser en moyenne 4 personnes par jour.
"Selon moi, le manque de places s'explique d'abord par le fait que la précarité est un phénomène grandissant dans la société", indique François Bonjean, le directeur de l'asbl Maison Marie-Louise. "On rencontre de plus en plus de travailleurs qui sont considérés comme pauvres et qui ont besoin d'assistance pour pouvoir se loger".
Une centralisation des espaces d'accueil
Si le nombre de personnes considérées comme pauvres augmente, les espaces d'accueil, eux, restent limités en nombre et sont tous centralisés sur Verviers pour l'ensemble de notre arrondissement. "Nous sommes par exemple la seule structure de l'arrondissement à accueillir des hommes seuls", signale Jérémy Wuidart, chef de service du centre d'accueil homme de la Maison Marie-Louise. "L'Accueil s'occupe des femmes et des enfants et nous avons également notre service familles pour des ménages. Sinon, il faut aller, au plus proche, sur Liège. Car même pour la Communauté germanophone, il n'y a pas d'autre structure que nous pour accueillir des personnes".
"L'année dernière, nous avons comptabilisé 600 refus et on avoisinera les 800 cette année"
La Ville de Verviers, via son bourgmestre Maxime Degey, avait demandé l'aide des autres communes de l'arrondissement en conférence des bourgmestres. Une demande partagée par la maison Marie-Louise. "Il devrait y avoir une meilleure répartition territoriale, car nos bâtiments ont leurs limites. Nous ne pouvons pas augmenter indéfiniment les chambres, nous sommes déjà au maximum de ce que nous pouvons proposer. De plus, ouvrir de nouvelles structures dans d'autres plus petites communes permettrait de ne pas tout centraliser sur les grands centres urbains que sont Verviers et Liège", explique Jérémy Wuidart.
Cela permettrait également de diminuer le nombre de refus, assez conséquents sur une année. "L'année dernière, nous avons comptabilisé 600 refus et on avoisinera les 800 cette année. Les demandes explosent et on ne sait pas suivre", regrette le chef de service du centre d'accueil homme de la Maison Marie-Louise.
Un tirage au sort
Cette problématique touche tous les services d'accueil. L'exemple le plus marquant est peut-être celui du Dispositif d'Urgence Social, géré par le CPAS, qui procède par tirage au sort pour déterminer qui pourra dormir au chaud le temps d'une nuit.
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