Le Ministre des Affaires Étrangères Maxime Prévot était attendu ce mercredi soir au Théâtre du Peigné. Une centaine d'enseignants ont marqué leur désaccord vis à vis des mesures d'économie souhaitées par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans leur secteur.
C’est un accueil pour le moins hostile. Coups de sifflets, slogans et pancartes, le Ministre des Affaires Étrangères et ancien président des Engagés, Maxime Prévot arrive dans une masse d’enseignants en colère, devant le théâtre du Peigné. Ils sont une centaine venus de partout dans l'arrondissement verviétois.
« On aimerait que le gouvernement prenne conscience que l’enseignement un investissement pour l’avenir de tous »
Au milieu des slogans provocateurs et des pancartes symboliques, les enseignants veulent se faire entendre. Tous veulent partager leur mécontentement face aux mesures d’économie souhaitées par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le secteur de l’enseignement. « C’est important de se faire entendre et de montrer que les enseignants et le monde de l’enseignement n’est pas prêt à baisser les bras malgré le déni du gouvernement, malgré son mépris permanent et ses non-réponses, malgré son silence. Les enseignants veulent se faire entendre surtout ici, face aux Engagés qui ont fait des promesses électorales totalement mensongères. Maxime Prévot avait promis de revaloriser l’enseignement et les soins de santé mais il fait tout le contraire. Il abandonne l’enseignement », regrette Fabien Crutzen, permanent CSC Enseignement Liège - Verviers. « L’enseignement, c'est la base de la société. Tout le monde passe par l’enseignement. Tout le monde a un contact avec l’enseignement », poursuit Jessica Michel, technicienne CGSP Enseignement. « On aimerait que le gouvernement prenne conscience que l’enseignement est vraiment important et c’est un véritable investissement pour l’avenir de tous ».
« Les deux heures supplémentaires, c’est scandaleux, mais ce n’est qu’une toute petite goutte qui fait déborder le vase déjà bien rempli »
Augmentation de 20 à 22 périodes pour les enseignants du secondaire supérieur, rallongement des carrières pour des pensions plus faibles, remplacement des nominations par les CDI en passant par l’augmentation du minerval, c'est l'ensemble du secteur se sent sacrifié. « Les deux heures supplémentaires c’est scandaleux, mais ce n’est qu’une toute petite goutte qui fait déborder le vase qui était déjà bien rempli. On a eu d’autres mesures avant qui ont touché le qualifiant. On a d’autres mesures qui ont touché le tronc commun et on ne reçoit pas les informations alors que c’est dans six mois que les prochains gamins arrivent en première secondaire. On n’a rien du tout pour se préparer et pour permettre aux jeunes de se préparer à l’avenir. C’est scandaleux aussi. Et quand on met tout ça ensemble, on arrive à quelque chose qui est intenable », souffle Anne-Françoise Crickboom qui enseigne dans le secondaire inférieur à l’Institut Notre-Dame de Heusy.
« Le secteur de l'enseignement n'est pas dans un bol de formol exonéré d’efforts que tous les autres doivent réaliser »
Avant d’animer une conférence sur les enjeux internationaux, le Ministre Maxime Prévot a pris le temps de rencontrer et d’écouter les représentants syndicaux. L’échange a duré une demi-heure, mais cela n’a pas permis d’apaiser les divergences. « Les Engagés ont toujours dit que les questions d’éducation étaient au cœur de leur projet. Ça reste le cas. C’est pour cela qu’on essaie de minimiser les mesures d’économie qui les concernent. Mais on ne peut pas non plus dire que le secteur est dans un bol de formol, sous une cloche et exonéré d’efforts que tous les autres doivent aussi réaliser », affirme Maxime Prévot, le Ministre des Affaires Etrangères. « On n’est pas la tête dans le sable en train de nier qu’il y a de la colère. Je pense qu’il y a aussi parfois un déni de la situation budgétaire dans laquelle on se retrouve ».
D'autres actions prévues la semaine prochaine
Peu convaincus par l’échange du soir, les enseignants et les représentants syndicaux poursuivront leurs actions lundi prochain avec une manifestation à Bruxelles. Ils espèrent toujours un allégement des mesures avant le vote du budget 2026, prévu mercredi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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