Après le lait, les pommes et les poires, Fairebel ouvre son label équitable au boeuf. Plus d’une centaine d’éleveurs bovins ont déjà rejoint la coopérative, Faircoop, qui leur garantit un revenu plus équitable et surtout plus juste. Caroline Vanvinckenroye en fait partie, elle est agricultrice en Hesbaye.
Audrey Degrange
Dans cette exploitation familiale située à Faimes, 300 vaches et taureaux pâturent paisiblement sur une centaine d’hectares. Caroline Vanvinckenroye est vétérinaire de formation. Voici un an, elle décidait de se lancer comme agricultrice et de reprendre la ferme de ses parents alors producteurs de lait. Aujourd’hui, les Holstein ont fait place à un troupeaux de Blanc Bleu Belge. Une viande belge que l’éleveuse a choisi de faire estampiller Fairebel lui garantissant ainsi un revenu plus juste. « Quand on voit nos produits dans les barquettes Fairebel, on voit que notre viande est mise en valeurexplique Caroline Vanvinckenroye, Agricultrice. On est fier de ce qu’on produit et le fait d’être à plusieurs réunis, en coopérative, on est plus fort. En tant que jeune, javais envie de me lancer là-dedans. Le monde de la viande bouge et il faut savoir saisir les opportunités. »
Car le secteur est soumis à rude concurrence en provenance notamment de l’étranger. Ce qui pèse inévitablement sur les prix. « Le secteur de la viande a un peu repris avec le Covid, note Thibaut Desmet, Responsable Filière viande Fairebel – Brabant wallon et Liège. Les gens se tournent un peu plus vers la viande mais ce n’est pas suffisant. On a fait une étude, il nous faudrait 6,23 euros à la carcasse pour être rentable, on tourne en moyenne autour de 5,20 euros. »
Le label Fairebel permet donc aux agriculteurs de vivre décemment mais aussi de faire les investissements nécessaires pour permettre aux vaches de pâturer de 48 à 84 mois donnant à la viande un goût à nul autre pareil. « Les vaches pâturent dans nos prairies, détaille l’agricultrice. Et quand vient l’engraissement, nous avons mis au point avec la Faculté vétérinaire de Liège, un complément alimentaire, riche en vitamines et minéraux qui permet de donner un goût constant à la viande. La qualité est aussi là car la viande est un peu grasse et, non pas maigre, comme on le pense de la BBB. Elle est très saine. »
100% belge et de qualité, la viande est aussi plus équitable. Et c’est bien là toute la philosophie de ce label Fairebel, né il y a 11 ans, suite à la crise du lait. S’il a su quelque peu faire évoluer les mentalités, le combat continue. « Les traités, comme le Mercosur, sont une réalité, rappelle Erwin Schöpges, Président de la Coopérative Faircoop. Dire qu’on va manger local c’est bien mais ce n’est pas suffisant. Il faut vraiment de l’équité que ce soit pour l’agriculteur, le transformateur, le distributeur mais aussi le consommateur. S’il doit payer plus cher, il doit être sûr que les bonus vont à l’agriculteur.Et ça, on l’a prouvé. »
En 2020, 14 millions de litres de lait, transformés ou non, ont été vendus. Preuve, selon la coopérative, que le consommateur est à la recherche du bon et du durable. Gageons que la distribution de cette viande ne devrait pas rester confidentielle.