« C’est une bien triste histoire » dira le juge M. Defechereux en ouvrant l’affaire mise à charge devant le tribunal correctionnel d’un couple, aujourd’hui séparé.
On est le 11 octobre 2023, une belle journée d’automne qui attire du monde aux terrasses de Spa. Passent devant l’une d’elles vers 14h Antoine et Aline qui aperçoivent Micheline (prénoms d’emprunt), l’ex d’Antoine, en compagnie de leur fille commune âgée de 6 ans. Ils en profitent pour discuter d’une question d’hébergement, et accessoirement du fait que Micheline est déjà en train de boire, ce qui irrite Antoine.
En début de soirée, le couple repasse et aperçoit Micheline qui est toujours là à l’intérieur du café dans un état second, l’enfant dormant sue une banquette. Antoine furieux veut alors reprendre la fillette, mais l’affaire tourne au pugilat et dégénère.
Qui a frappé le premier ? C’est difficile à déterminer, mais il existe un témoignage disant que Micheline gisait à terre alors que les deux autres lui portaient des coups. Pire, Antoine aurait porté ses mains autour du cou de Micheline dans un geste d’étranglement. C’est un tiers qui a mis fin à la rixe.
Cette scène vaut à Aline et Antoine d’être poursuivis devant le tribunal correctionnel, où seule se présente Aline, à présent séparée d’Antoine. Elle doit faire face à un juge courroucé parce cette scène s’était déroulée devant une enfant de 6 ans. Aline reconnaît les faits et s’en explique : « Antoine a vu rouge en voyant Micheline encore en train de boire et guère plus très lucide. Il a voulu reprendre la gamine, mais Micheline lui a donné des coups de pieds et une gifle. Alors, chez moi deux ans d’insultes, de prises de bec et de conflits concernant son alcoolisme ont débordé et je lui ai porté des gifles. » Elle confirme le geste d’étranglement d’Antoine dépeint par un témoin.
Méchanceté gratuite
Mais pour la partie civile représentant Micheline, elle aussi absente à l’audience, Aline a fait preuve d’une méchanceté gratuite et a déversé toute sa haine à l’égard de Micheline. De son côté, le ministère public estime les faits de coups et blessure volontaires établis et réclame une condamnation à 5 mois de prison pour les deux prévenus.
Mais pour Me Barthelemy qui défend Aline, l’élément déclencheur de cette regrettable scène, c’est l’alcoolisme récurrent de Micheline et son attitude indigne d’une mère. « C’est normal qu’Antoine ait voulu reprendre sa gamine, ce à quoi la mère s’est opposée en portant des coups d’abord à Aline, ce qu’Antoine n’a pas supporté. Mais c’est elle la cause de la rixe. » Il demande pour Aline la suspension du prononcé.
Quant à Me Van Nuffel, qui représente Antoine, il demande carrément son acquittement. « Il n’y a chez Micheline aucune trace de coups et encore moins de strangulation, ce qui à tout le moins peut insinuer le doute quant à la réalité du geste. Antoine l’a juste agrippée, ce qui est normal puisque Micheline frappait sa compagne. »
« Et dire que tout cela se déroule devant leur enfant de 6 ans, c’est bien triste » conclut le juge, réprobateur, et qui rendra un jugement dans un mois.
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