Le Tir du Roy : tradition historique à Stembert

Chaque année à Stembert, la date du Tir du Roy est attendue de pied ferme. Depuis 60 ans, cette journée désigne le nouveau Roy de la Société des Intimes Carabiniers. Mais il y a certaines étapes de la tradition à respecter. Et cela commence avec une réception du Roy sortant qui remet son collier à la présidente. « L’année que j’ai passée était très belle. J’ai pris plaisir à ce qu’on m’appelle majesté. Être Roy, c’est un honneur et on a l'occasion de représenter aussi la société à travers d’autres événements. J’espère que je vais être à nouveau couronné cette année, parce que gagner deux fois d'affilée, cela signifierait que je deviendrais Empereur », lance Henri, le Roy sortant.

« C’est folklorique, on fête ça tous ensemble en faisant tourner la buvette »

Ensuite, place aux choses sérieuses. 17 tireurs se succèdent tour après tour pour faire choir l'oiseau en bois de son perchoir. La règle est simple, le dernier tireur qui parvient à le faire tomber est couronné. Mais attention, ça peut durer. « Oui, ça peut quand même prendre deux ou trois heures. C’est folklorique, on fête ça tous ensemble. On prend aussi une petite collation. C’est ça qui fait tourner la buvette », sourit Karin Géneret, la présidente de la Société des Intimes Carabiniers. 

La plus ancienne société de tir verviétoise encore en activité

Créée en 1888, cette société de tir est la plus ancienne encore en activité à Verviers. Et au fil du temps, ses traditions ont évolué avec la société. « Les femmes n’étaient pas autorisées à tirer au départ, c’était surtout une société d’aide aux familles démunies. Les tireurs tiraient pour gagner des lots, par exemple un lustre et ils pouvaient l'offrir à une famille dans le besoin. Ce n'est plus la même chose qu'aujourd'hui », retrace la présidente. 

Chacun sa stratégie

Mais la manière de tirer, reste, elle sensiblement identique aujourd’hui, même si chacun s'engouffre dans la buse avec sa propre stratégie. « Il y a 37 ans que je suis tireur dans cette société mais je n’ai pas de stratégie parce que je n’ai jamais été Roy. Je tire sur l'oiseau, mais il ne tombe pas », raconte Marcel, le membre le plus âgé de la société stembertoise. « Le but, c’est d’être le plus précis et quand il reste un petit bout de bois, il faut bien viser pour faire tomber le tout », enchaîne Françoise qui avait été reine, il y a deux ans. 

650 cartouches tirées en 6h pour désigner la reine

Avec une météo capricieuse, l'oiseau se déplume lentement. Entre deux gorgées, il faut rapidement se concentrer pour finir le boulot. Au final, après 41 tours et 650 cartouches tirées en 6 longues heures, c'est une reine qui a été élue. Tradition respectée avec les honneurs pour la Société des Intimes Carabiniers de Stembert qui repart pour une année supplémentaire.