À 30 ans, Max (prénom d’emprunt) était poursuivi pour diverses maltraitances dont se plaignent pas moins de quatre de ses ex-compagnes.
Mais plus grave encore, la dernière en date, Carine (idem) se plaint non seulement d’avoir été rossée copieusement, mais aussi d’avoir été ensuite violée outrageusement par son compagnon, ce qui a valu à Max d’être poursuivi détenu devant le tribunal correctionnel où il risquait 5 ans de prison ferme. Mais chose rare, le tribunal s’est montré plus sévère encore, en le condamnant à 6 ans de prison, et en accompagnant cette condamnation d’un commentaire cinglant !
Les faits se déroulent la nuit du 4 mars dernier, lors d’une scène où Max surprend Carine au téléphone, conversation qu’il pense être avec un homme. Jaloux à l’extrême, il lui prend une rage folle, et après avoir fermé la porte à clef et cacher la clef, lui arrache le téléphone qu’il détruit, avant de se déchaîner sur elle. On relèvera des lésions partout sur le corps, au visage, au cou, sur les bras, sur les jambes, 32 en tout, des cheveux arrachés par touffes entières, un piercing arraché etc..
Le sexe comme moyen de reconciliation
Si après un tel constat, Max ne peut nier les coups, il était par contre dans le déni total concernant le viol, qu’il par ailleurs filmé. "C’était un rapport consenti, une sorte de réconciliation" dit-il, l’ai très convaincu. Ce qui avait perturbé fortement la juge Clémence Philips : "Vous pensez sérieusement qu’une femme puisse avoir une quelconque envie de faire l’amour avec un homme qui vient de la tabasser lourdement, et après l’avoir menacée de la tuer ainsi que ses filles ?". "Oui, cela s’était déjà produit dans le passé. En-tout-cas, elle était passive comme d’habitude, et je n’ai jamais eu conscience de commettre un viol, elle n’a manifesté aucun signe de refus", avait-il répondu.. "C’est ça, c’est le fameux qui ne dit mot consent", s’était indignée la juge.
Concernant la vidéo qu’il a filmée, et que le tribunal a visionnée à huis clos, il prétendait qu’il s’agissait d’avoir pimenté leur relation. La victime, comme les trois autres plaignantes, le dépeignent comme un être dominant, hyper jaloux, tout le temps dans le contrôle et le flicage. Me Delovel, partie civile pour Carine, avait décrit l’abîme psychologique dans laquelle sa cliente s’est enfoncée au fil des semaines de vie commune, le stress post-traumatique qu’elle subit encore en vivant dans l’angoisse d’une éventuelle libération.
Prochaine étape, la Cour d’Assises ?
Mme Hortelan, ministère public, avait évoqué un dossier hallucinant, fait d’une violence inouïe, d’une jalousie maladive, allant jusqu’à lui interdire de travailler en tant qu’aide familiale pour des clients masculins. Concernant le consentement, elle rappelle les dires de la victime selon laquelle son compagnon est allé jusqu’à proférer qu’il voyait bien qu’elle avait peur. Quant à la vidéo, c’était surtout un moyen de chantage crapuleux. Avec un degré de récidive jugé élevé par un expert, elle réclamait 5 ans de prison ferme, en s’opposant à toute forme de sursis, afin de protéger la société. Chose rare, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du ministère public, en condamnant Max à 6 ans de prison ferme ! Avec à la clef un laïus cinglant de la part de la juge, stigmatisant son absence de remise en question et du moindre signe de regret vis-à-vis de ses victimes : "Vous semblez avoir un gros problème avec la gent féminine ! Je suis convaincue qu’après être sorti de prison, vous recommencerez, et que la prochaine étape sera la Cour d’Assises. Et dans ce cas, je ne pleurerais pas pour vous, mais pour la pauvre dame au cimetière !". Et lui signalant qu’il avait bien sûr le droit d’aller en appel, elle l’avertit de faire gaffe quand même, car la peine pourrait dans ce cas être encore aggravée.